mardi 11 août 2020

La mariée était en bleu

 

La mariée était en bleu

Lorsque les cloches sonnèrent à toutes volées, on vit apparaître au bras du bel Angelo, la mariée que chacun aurait aimé pouvoir embrasser, Myriam, la belle ! Sa robe d’un jour était bleue !

Cela paraissait à la fois surprenant, la tradition voulant qu’elle fût blanche et naturel car le bleu allait si bien à son incarnat de blonde et s’harmonisait avec le reflet myosotis de ses yeux.

Le couple prit place sur le parvis de l’église, les proches formant une couronne vivante et heureuse.

Le photographe donna ses dernières directives et ce fut une rafale de clichés destinés à immortaliser le jour mémorable.

La robe bleue de Myriam entraînait à sa suite une ronde céleste, emballant la cérémonie d’un reflet azuré.

Le marié en costume gris perle avait une belle prestance et semblait au comble du bonheur.

En guise de demoiselles d’honneur, des tourterelles portant des panières emplies de dragées et de pétales de roses offrirent une note sucrée et parfumée à cet agrégat de beauté, déclenchant des applaudissements dans la foule de badauds, heureux de contempler le miroir du bonheur.

Chacun eut alors en mémoire le drame cérémoniel de Beyrouth : une mariée s’était fait surprendre par l’explosion meurtrière survenue sur le port, poumon du Liban, en pleine séance de poses photographiques.

Rapidement mise à l’abri, elle s’en sortit indemne mais on ne parla plus de sa robe qui, en l’occurrence, était d’un blanc éclatant.

Le bagad de Lann-Bihoué donna le signal de départ à la noce.

Ce fut l’enchantement musical singulier et palpitant.

L’appartenance à un mouvement poétique proche d’ Alan Stivell, Nolwenn et Alain Souchon du marié avait permis cette extraordinaire présence.

Les drapeaux bretons claquaient au vent et le parfum singulier de la Duchesse Anne, pomme et fleur de lin, flottait au soleil de midi.

Le repas fut à l’honneur de l’événement et chacun eut à cœur de manger avec modération car il s’ensuivrait nécessairement une série de danses engendrées par cette musique entraînante et incomparable.

Délivrée de son long voile, la mariée resplendissait et apparaissait comme l’étoile d’un monde féerique conviée à des festivités terrestres.

Le bouquet final appartint aux tourterelles qui apparurent dans un ciel empourpré.

Le bagad se tut pour admirer la danse naturelle de ces oiseaux porteurs de paix et d’espérance.

Elles offrirent le dernier cadeau, des lianes de roses qui portaient en leur cœur des parures de perles et de turquoises.

Au comble du bonheur, la mariée embrassa son époux et sous les applaudissements de la noce, ils partirent vers leur destination nuptiale, le bleu flottant comme le dernier rempart céleste de l’innocence de la mariée !

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