mardi 18 août 2020

Tennessee Blues

 



Dans les plaines du Tennessee plane l’ombre de Davy Crockett, personnage de scène pour Johnny enfant.

Vêtu d’un costume privilégiant les franges de la veste en daim du héros légendaire, il mimait avec un rare talent pour son âge les postures du trappeur cher au cœur d’un public amoureux des aventuriers de la nature fleurant bon le castor et les courlis.

Lorsqu’il jouait avec ses filles, Jade et Joy, il devait se dire qu’elles n’auraient pas besoin de conquérir un public pour être heureuses.

Elles connaîtraient le bonheur, enfants, ce qu’il n »avait pu toucher du doigt de sa guitare même s’il aimait beaucoup le couple d’artistes qui lui offrait son affection et sa tendresse dans la mesure des battements de leur cœur.

Davy Crockett, l’homme qui n’a jamais peur selon la chanson de l’époque des années cinquante vivait dans l’ombre de Johnny et gageons qu’il l’ait accompagné lors des moments douloureux de sa vie.

Un condor a déployé ses ailes pour protéger les rêves d’un enfant qui a traversé les plaines américaines, blondes comme les blés et ses cheveux qu’il coiffait, à l’instar des cow boys , d’un peigne toujours net.

Que sont devenus tous les costumes de scène de Johnny ? Il y en a tant qu’ils pourraient emplir les malles d’un maharadjah !

Que dire également de ses motos, de ses voitures, des jouets indispensables à son équilibre d’éternel enfant destiné à faire rêver ceux qui n’ont rien et qui souffrent, capturant les rêves comme les ballons de baudruche qui se sont envolés dans le ciel bleu et noir de Serge Lama, les fameux ballons rouges qui finissent toujours par mourir.

Dans ses rêves de mourant, Jade et Joy, rayonnantes dans leur enfance illuminée par l’amour de parents attentifs à leur bonheur, ont couru derrière le ballon rouge, le tenant fermement par sa tige d’acier fin, comme s’il s’agissait de l’âme de leur père. Il ne fallait surtout pas la laisser s’échapper comme dans Il était une fois dans l’ouest avec L’homme à l’harmonica.

Cet homme joue un rôle prépondérant dans le film et cet instrument forme le trait d’union des souvenirs d’enfance de Johnny et ses derniers concerts, avec la magistrale présence du génial Greg Zlap.

Il a fini par partir avec le ballon rouge, notre Johnny, car l’heure de tirer sa révérence était venue, dans un concert d’amour et de rêves accomplis !

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