samedi 29 août 2015

Dans la paume d'un ange





Dans la paume d’un ange, j’ai vu briller une rose nimbée d’un voile céleste.
La rose s’est épanouie en un gigantesque domaine où éclate la blancheur nacrée d’un palais au cœur d’une forêt bleue.
J’ai été attirée par un chant céleste et j’ai suivi les notes magiques relayées par les rossignols.
La Dame à la Licorne m’est apparue dans toute sa majesté fleurdelisée en un décor champêtre où se cachent biches et lapins.
Le voile de la rose se disperse çà et là sur les frondaisons des chênes bleutés. Les oiseaux se livrent à leurs parades amoureuses.
Je me retire dans un gîte réservé aux amoureux de la nature, au creux d’un chêne et j’y écris des contes pour que les enfants s’endorment le soir, des songes au bord des cils.
Monde céleste, amours chevaleresques, histoires d’animaux merveilleux naissent de ma plume et je me fonds dans ce décor enchanté où l’aria d’une reine lyrique s’élève dans toute sa splendeur.

mardi 25 août 2015

La Rose de Lancelot







Sur le chemin du Val Sans Retour, Lancelot cueillit une rose pourpre afin de l’offrir à Guenièvre. Mais la rose devint gigantesque et se métamorphosa en une vallée où courait une rivière.
L’or y était apparent et le chevalier descendit de cheval pour admirer ces paillettes qui réfléchissaient le soleil. Un enfant aux cheveux d’un blond ardent, cuirassé d’argent, le défia d’une voix métallique et désagréable.
Il disait avec mépris qu’il était le fils de Morgane et du Roi Arthur et qu’à ce titre, il régnerait sur les chevaliers de la Table Ronde « Cette rose est maléfique » murmura Lancelot mais ces paroles pleines de fiel le troublèrent et il rebroussa chemin, décidé à se retirer dans un ermitage afin d’y méditer sur sa destinée.
Il reprit la rose et l’enferma dans un livre aux fermoirs ciselés.
Chaque soir, dans sa retraite à la lueur d’un chandelier, il ouvrait l’exemplaire mystérieux et un parfum s’exhalait toujours de ses pages, rendant au livre la vérité du grand amour qu’il éprouvait pour Guenièvre.
La rose de Lancelot était en réalité enchantée et elle avait toujours servi d’étoile au fier chevalier !

jeudi 20 août 2015

La charrette de l'Ankou






Amis bretons, entendez-vous le crissement des essieux de la charrette de l’Ankou ?
Le valet de la Mort s’apprête à faucher une âme, celle de notre amie Brigitte Bonello et cela, nous ne le voulons à aucun prix !
Chers Ministres chargés de son destin, on vous a peut-être fait peur en évoquant l’Ankou lorsque vous n’étiez pas sages ! Per Jakez Hélias parle de ses émois dans le Cheval d’Orgueil.
Les chevaux bretons étaient souvent une émanation du rêve et parfois ces rêves devenaient cauchemars !
Je vous en conjure, Bretons qui êtes nés sur cette terre de landes, de granit, de bruyère et de genêts, faîtes en sorte que Brigitte Bonello n’entende pas ce bruit sinistre avant son heure !
Finalisez son dossier et rendez-lui son honneur et son travail.
Amis de Bretagne et d’ailleurs, sauvons Brigitte Bonello !

lundi 17 août 2015

Ultime Appel





Les amis qui ont coutume de me lire seraient tentés de me dire : " Marguerite, où sont les roses, les bleuets et les coquelicots dont tu émailles tes textes avec bonheur" ? Alors il me suffirait de leur répondre en pastichant le grand poète Pablo Neruda qui triplait des appels désespérés en découvrant les cadavres des Républicains dans les rues de Madrid : " Venez voir le sang dans les rues" !
 Je pourrais dire sur tous les tons tragiques : " Brigitte Bonello gît sur son sac de couchage comme une poupée de cire et chacun sait que cette matière, pour une poupée est gravissime, elle peut fondre ou se liquéfier avec la création de poches d'eau, ce qui, en l'occurrence n'est pas une figure de style mais une triste réalité" !
Que des djembés sonnent la charge puisque les tambours n'ont pas été entendus et que des anges en myriades combattantes se fassent entendre de l'administration où l'on bloque les lettres d'appels au secours car notre Brigitte se meurt et là encore ce n'est pas une imitation de Bossuet, c'est une atroce réalité !
Sauvons-la par tous les moyens car elle n'a pas démérité et son souhait est celui de reprendre du service pour sa patrie !
Sauvons Brigitte Bonello !

samedi 15 août 2015

La maison bleue





Dans la maison bleue de mes souvenirs, demeure une fée qui attend que je la rejoigne mais je ne suis pas pressée. J’ai encore tant à faire ! D’abord il y a un petit bonhomme à la peau douce et dorée qui aime que je chante des chansons où se mêlent les comptines rythmées et les histoires de l’ours Colargol.
Il sourit de manière si éclatante que les tourbillons du monde deviennent des robes de bal comme celle de Cendrillon. J’aimerais qu’il prenne l’habitude d’aller à l’opéra pour qu’il se souvienne que la musique est la plus belle conquête de l’homme avec celle des chevaux et des beaux livres où s’expriment tant d’écrivains à la plume d’oie et de roseau.
Mais le petit prince est encore si jeune ! Il adore se déplacer pour venir me voir au clavier et il rit de me surprendre au milieu d’une phrase. Il est petit mais si délicieusement malicieux avec ses ruses dignes de notre Zelda, la chatte du logis qui ne veut pas le prendre pour compagnon de jeu car elle a deviné que c’était lui, le maître de la Jalousie à présent !
Cet antagonisme prendra fin, j’en suis sûre quand le prince se tiendra enfin ses deux jambes et qu’il aura hâte de se faufiler dans les bambous et de courir pour faire peur aux poules, notamment Tulipe et Fanfan, les deux poules noires qui aiment sortir du poulailler et du vaste enclos qui est à leur disposition.
Notre petit prince ne va pas tarder à arriver dans son carrosse doré et alors là, adieu plumes et clavier ! En piste, la reine du musc hall, Mamie à la voix douce comme celle des crooners qu’elle admire !
Alors la maison bleue où l’on m’attend, ce sera pour demain !