Une cité lacustre

 

Dans le royaume de la princesse il existait une zone trouble que personne n’osait explorer.

Dom Louis sélectionna des hommes à la bravoure confirmée et après avoir confié le palais à un guerrier talentueux qu’il formait pour lui succéder, prit la tête de son escorte de choc.

Ils partirent en direction de la zone que l’on disait ensorcelée.

Des serviteurs réputés pour leur endurance suivaient à dos de mulets portant bagages et nourriture.

Un siège pouvait être envisagé et Dom Louis avait tout prévu.

Parés pour affronter le destin, ces braves avaient hâte de fouiller le seul endroit du royaume qui n’avait pas été passé au peigne fin.

Lorsqu’ils arrivèrent à la lisière de la zone, le crépuscule rougeoyait l’horizon.

Dom Louis fit établir un campement. On mangea du pot-au-feu réchauffé dans une marmite posée sur un feu de bois puis l’on savoura, en guise de dessert, du pain d’épices et de la gelée de roses.

Le repas terminé, le roulement des tours de garde fixé, chacun se retira sous la tente, décidé à ne dormir que d’un œil.

Pendant ce temps, la princesse aux yeux d’azur, dans sa grotte de nacre, s’apprêtait à se glisser dans un lit de fourrure. Des hermines rappelaient les lys de son royaume par leur éclatante blancheur.

Le propriétaire des lieux, un elfe au physique de prince charmant la veillait amoureusement.

Il l’avait fait enlever dans le dessein de l’épouser.

Des korrigans équestres montés sur des chevaux camarguais s’étaient emparés de la princesse puis ils avaient brouillé les pistes afin de faire croire que ses ravisseurs venaient de la mer.

Un elfe spécialisé dans l’art de la magie avait fait rentrer les chevaux dans la cité lacustre en effaçant leurs traces.

L’elfe amoureux, Orion, rêvait d’un mariage fastueux et il imaginait déjà de jolis petits elfes s’accrochant aux jupons de leur mère.

Le hurlement d’un loup le fit sursauter. En principe, dans leur cité protégée par un épais brouillard, les loups étaient exclus.

Décidé à garder l’amour de sa vie, Orion redoubla de vigilance, fit creuser des fossés autour de sa grotte transformée en palais. Il fit venir du fin fond des marais des guerriers prêts à tout pour porter secours au maître des lieux.

De son côté, Dom Louis entendit également le hurlement du loup et il s’interrogea sur la signification de ce cri.

Dans l’éventualité d’un combat, les loups seraient-ils de leur côté ?

Nous le saurons en lisant le prochain chapitre.