mardi 24 mars 2015

La fée des Tourterelles





Elle s’est enfuie, la fée des tourterelles avec sa robe de lilas.
Elle a oublié sa filleule, la reine de la nuit aux yeux de myosotis et aux escarpins de perles.
La fée des tourterelles s’est enfermée dans un kiosque lumineux d’où s’échappent des valses et des mazurkas.
Un orchestre de Tsiganes joue un air entraînant et mélancolique à la fois, Les yeux noirs.
Le Danube et le fleuve Amour se rejoignent à l’aube et des péniches folles emportent des cargaisons d’ambre et de benjoin.
Des fioles de parfums orientaux ornent la coiffure de la reine qui tente vainement de lutter contre la patine du temps.
Elle attend fermement que les tourterelles l’emmènent vers le pays de ses origines, un nord fabuleux aux senteurs de gaufres et d’épis de blé mûrs.
Elle attend, la reine, des bleuets dans ses cheveux mais finalement les tourterelles ne viendront pas et elles accompagneront la fée dans les nuages au-delà de l’océan.

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