C’est en empruntant un chemin de randonnée que je l’ai aperçue, en robe d’organdi et souliers de ballerine, un livre à la main.
Elle était assise sur un talus et cueillait des pâquerettes roses en guise de marguerites.
« Ô la belle, à te voir ainsi, si fraîche, comme échappée d’un recueil de poèmes de Victor Hugo, il me vient un désir fou, celui d’effeuiller la marguerite.
Tout doux, mon ami, réfrène tes désirs. Je n’ai pas l’intention de finir dans un herbier, fût-ce celui de l’amour !
Je suis venue sur ce chemin pour y rêver à loisir et lire ou écrire.
J’observe les écureuils et les oiseaux.
Si tu veux me tenir compagnie, installe-toi auprès de moi et nous écrirons la page d’amour dont rêvait Emile Zola ».
Futurs amants ou solitaires dans le monde onirique des émules de Ronsard, empruntez les chemins qui mènent à Compostelle, à Rome ou au Mont Saint Michel, ce miracle de pierre offert à Dieu et aux anges, formant un trait d’union entre la terre, la mer et le ciel.
Ne cueillez pas les marguerites, ces humbles fleurs aimées jadis par les reines, elles désirent offrir au soleil la rosace naturelle de l’amour.
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