vendredi 7 novembre 2025

Parlez-moi d'amour

 



«  Parlez-moi d’amour

Redites-moi des choses tendres

Votre beau discours

Mon cœur n’est pas las de l’entendre

Pourvu que toujours

Vous répétiez ces mots suprêmes

Je vous aime ».

Interpellé par les voix cristallines de roses-femmes, Vincent Niclo leur donna la réplique :

«  Vous savez bien

Que dans le fond je n’en crois rien

Mais cependant je veux encore

Ecouter ces mots que j’adore ».

Sur cette magistrale interprétation d’une chanson éternelle, Vincent et son cortège de roses-femmes s’envolèrent vers les bleus horizons des pays où seul règne l’amour.

jeudi 6 novembre 2025

Le géant blond au regard d'enfant

 


Pétri d’un amour qui ne demandait qu’à éclore, Johnny rêvait de paradis et il allait, à l’aventure, chercher la clef du bonheur d’enfance perdue.

Posant un regard inquiet sur Sylvie, si féerique dans sa robe de mariée, il semblait se demander si cette irréelle beauté n’allait pas se fracasser sur le rocher de son identité.

Les jours se sont emballés, David est né et l’hallali des passions incandescentes, inadaptées à la vie de scène, a fait retentir un cruel clap de fin.

Qu’il est difficile d’aimer et d’être aimé quand on se nomme Johnny Hallyday et qu’on ne s’appartient plus puisqu’on est adulé par un public fervent, attaché à sa personne de manière christique par des liens et des cœurs d’amour !

mercredi 5 novembre 2025

Mérovée du Hainaut

 



Le duc du Hainaut était un homme actif : pêche, chasse, rimes en chambre et écriture romanesque étaient son quotidien.

Un jour, dans un bois domanial, il aperçut une fée dansant avec une telle grâce qu’il en tomba amoureux. Il voulut lui présenter ses hommages mais la fée s’évapora, laissant derrière elle un parfum de rose et de jasmin.

Imprégné par ces fragrances féeriques, Mérovée du Hainaut rentra dans son château, relut La Grande Encyclopédie des fées de Pierre Dubois, espérant trouver la trace de sa dame d’amour. Ne voyant rien qui s’apparente à sa vision, il se laissa aller à la rêverie, ne se nourrissant que des produits de la forêt, poêlée de cèpes et autres champignons, bécasses rôties, rayons de miel sauvage et tartes aux fruits rouges.

L’annonce du concours de poésie lui rendit son allant.

Il écrivit son texte avec ferveur, commanda un gâteau cuit à la broche à son chef cuisinier et expédia le tout à l’adresse donnée par la fée Rubis.

Apprenant qu’il faisait partie des « nominés », il se prépara méticuleusement pour paraître à son avantage : tenues d’apparat mettant en valeur sa silhouette virile, manteau de zibeline et toque assortie, bottes en cuir de Russie furent entreposés dans une malle contenant des chemises de soie, des pulls de laine mohair et du linge de corps ainsi que des produits d’hygiène et de parfumerie.

Il apportait un cadeau, robe vaporeuse couleur safran et parures précieuses à base d’or, d’ivoire, diamants et pierreries lumineuses.

Son carrosse s’ébranla et lorsqu’il arriva dans le domaine de la fée Rubis, il ne passa pas inaperçu.

Plus d’une belle sentit son cœur battre dans sa poitrine à sa vue mais il ne répondit à des avances muettes que par un sourire convenu.

Il rêvait de voir apparaître l’objet de ses pensées et de ses désirs, la fée Rubis pour qui il éprouvait une dévorante passion.