samedi 13 septembre 2025

Les perles du destin

 

 


En confectionnant des colliers lumineux qu’elle comptait vendre au marché, Djamila vit tout à coup une rose de perles devenir une colombe qui s’échappa par la fenêtre, laissant une rose d’or sur le fil du rêve.

Djamila admira ce cadeau et résolut de ne plus fermer la fenêtre pour que la colombe retrouve son foyer. Elle prépara une mangeoire et un abreuvoir d’eau vitaminée, supposant que le long voyage méditerranéen fatiguerait l’oiseau de paix.

De fait, lorsque la colombe revint, elle était si fourbue qu’elle s’endormit, le bec dans l’eau, après avoir laissé sur l’oreiller de Djamila un bouquet de roses d’or en gage d’amitié ultra marine.

Au réveil, Djamila était de nouveau seule, la colombe du destin avait repris sa route, semant derrière elle un éparpillement de grains pour marquer son remerciement.

Djamila reprit son œuvre artisanale, éclairée par les roses d’or qui s’épanouissaient en un bouquet de rêve.

Les calèches de la ville bleue

 

 

 



Elle se sont rappelées à mon souvenir, les calèches de la ville bleue avec leur cortège d’images merveilleuses ravivées par le grelot des chevaux allant de la Médina à la Ménara.

Je me revois achetant des bouquets de verveine et des citrons confits dans les souks, admirant au passage les étalages de soieries et de bijoux. Une caverne d’Ali Baba déplacée au cœur de la place Djemaa el Fnaa dont les trésors s’amoncelaient en pyramides !

J’avais un faible pour les colliers en verroterie et j’ai appris à en confectionner, maniant les perles mignonnettes avec dextérité pour les disposer en petites roses multicolores sur un fil souple.

Que de souvenirs à jamais disparus !

Tajines, couscous, brochettes, boulettes, gâteaux au miel, cornes de gazelle et pâtisseries berbères à base d’amandes et de miel voguent dans mon souvenir avec leur parfum de safran et de cannelle.

Je referme les fenêtres bleues du rêve tandis que les calèches s’évanouissent en me laissant d’inoubliables sensations de bonheur.

Vertige

 



J’ai cueilli les plus belles roses du jardin, mon aimé et je les ai disposées dans le vase de jade que tu m’offris jadis mais hélas, tu n’es plus là pour les admirer et respirer leur parfum alors j’ai laissé couler mes larmes qui sont devenues des perles d’amour pour en faire un collier d’éternité.

Ton absence me pèse mais parfois je te sens à mes côtés pour me donner le courage d’avancer et de continuer à vivre.

Tu vois, j’ai repris mes carnets, ceux que tu aimais me chiper parfois pour me taquiner et aussi pour chasser l’anxiété qui te prenait de me sentir éloignée par le biais d’un stylo.

Toutes les chansons que tu aimais, je les garde en moi mais elles me font mal lorsque je les entends car tu n’es plus là pour en partager l’émotion.

Les débats sur l’actualité que nous suivions passionnément tombent sur moi comme des pierres aussi froides que le marbre de ton tombeau.

Un vertige d’amour m’emporte auprès de toi tandis que j’accomplis les gestes quotidiens pour m’acheminer, seule, sur ce chemin du rêve qui me conduit toujours jusqu’à toi.