En croisant une tsigane sur le chemin du rêve, j’ai senti
vaciller la flamme de mon destin.
Ma passion pour la dentelle, la vannerie et les voyages au
pas des chevaux s’est décuplée et j’en ai enrichi mes écrits.
La reine des gitans occupe une place centrale dans l’un de
mes livres et de nombreux contes font référence à ceux que l’on nomme les gens
du voyage.
Depuis Ulysse et son Odyssée, le voyage fouette l’imaginaire
des écrivains et des croyants.
Les pèlerinages sont à l’origine de la Littérature Française.
Les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle
faisaient halte dans les monastères et chacun , à la veillée, racontait une
histoire qui devenait ensuite la trame d’un livre.
Il arrivait parfois qu’une rivière en crue stoppe la progression
des pèlerins.
C’est ainsi que L’Heptaméron de Marguerite de Navarre prit
racine dans les soubresauts d’une rivière en folie.
De nos jours, les pèlerins sont rares. On en compte un
néanmoins, Sylvain Tesson dont la marche sur des chemins oubliés est un axe de
pensée.
Défiguré et profondément blessé à la suite d’une chute qui
aurait pu être mortelle, il décida de partir à l’aventure, à pied, au rythme de
son corps.
Il nous a ainsi offert de belles pages et son témoignage d’amoureux
de la nature.
Sur Les Chemins Noirs de Sylvain Tesson est le récit d’un
fabuleux voyage riche en émotions et en recherches intellectuelles.
On lit, on rêve et on marche, trébuchant sur les pierres et
buvant l’eau des fontaines.
Mon chemin n’est pas noir, il est rouge feu et je cueille en
route les pervenches de l’espoir.
La tsigane me l’avait dit, je vivrais dans une bulle rosée où
flottent mes rêves d’enfant !