mercredi 19 novembre 2025

Mélancolie du jour

 



Les roses de mon cœur se sont envolées jusqu’au nuage où tu t’es retiré pour l’ourler de parfums et de pensées fleuries.

Sans doute trouves-tu mon absence bien longue, toi qui as passé le plus clair de ton temps à m’attendre, à la porte des lycées, sur les quais de gare ou les abris d’autobus lorsque ma profession m’infligeait des déplacements importants, Saint-Malo, Concarneau, La Guerche de Bretagne, Mauron, Saint-Meen-Le –Grand, Fougères, Quimper, Brest et tant d’autres villes que j’ai oubliées !

Ma peine s’envolait d’un coup lorsque je te voyais, au volant, m’attendant comme l’épouse aimée.

Aujourd’hui, je me prépare à te rejoindre car je sais que tu m’attends.

Je suis prête et comme le petit prince qui attendit un vol d’oies sauvages pour quitter sa planète, j’attends le vent de fleurs qui m’emportera jusqu’à toi.

La Vestale

 

 

 


Des langues de feu sont tombées du ciel et m’ont embrasée, moi , la Vestale investie par Johnny et je chante comme si le dieu Apollon s’était emparé de ma personne.

Ma longue robe parsemée de lys blancs et de rubis reflète l’incendie qui allumait les cœurs lors des concerts mythiques du chanteur.

Craignant de brûler et de me consumer intégralement, j’en appelle aux déesses des rivières, les naïades  qui m’ont toujours soutenue.

Des bateliers s’approchent de la rive où je les attends, mes longs cheveux croulant sur mes reins à la manière de serpents lacustres.

J’embarque et je me laisse bercer par le murmure de l’eau et du vent jusqu’à ce que Johnny apparaisse, au loin, nimbé d’or et de lumière.

L’âme en paix, je sais alors que je suis bien dans le pays du rêve et je me laisse envahir par une force divine qui m’offre la clef de l’espérance  et de l’amour.

mardi 18 novembre 2025

Mille et une roses

 


Mille et une roses s’effeuillent en mon cœur et dans cette belle envolée de pétales parfumés, des princes s’évanouissent dans la nuit, me laissant seule et libre.

J’imagine une destinée à chacun de mes amis qui m’offrent en partant un peu de leur vie.

Un regard doux et aimant, des yeux malicieux, une chemise avec jabot de dentelles, une bille d’agate, voilà les trésors que je collecte pour faire le portrait de mes amours, vite disparu en revêtant un costume taillé dans les nuages.

Je voudrais suivre ces princes mais je reste rivée à ma table d’écrivain, pourvue d’encriers turquoise et de plumes d’oies sauvages.

Lorsque tous mes livres seront achevés, je pourrai les rejoindre dans leurs royaumes enchantés mais ils m’auront sans doute oubliée.

Alors je reviendrai à mon port d’attache et j’attendrai que renaissent les roses de mon cœur.

Dans le bleu de ses yeux

 

 



Dans le bleu de ses yeux à l’immensité océane et céleste, des voiliers blancs ont vogué en emportant nos rêves, nos chagrins et notre espoir.

La colombe de Noé a volé jusqu’à nous pour déposer à nos pieds le rameau d’olivier de la liberté retrouvée.

A nous, les concerts d’amour où les cœurs battaient jusqu’à rompre dans un spasme passionné.

Oui, les amis, ils reviendront, les beaux jours où l’on ne sortait masqué que pour le carnaval, à Venise si possible ou à Dunkerque pour les fiers descendants d’un corsaire victorieux sur les mers où il fallait aller à l’abordage.

Comme il aurait aimé cette vie de corsaire, notre Johnny et du reste, il a connu les moments palpitants des conquêtes.

Sur le parvis de Notre Dame, il a croisé plus d’une Esmeralda et il en a fait sa compagne, le cœur battant comme celui d’un adolescent qu’il est toujours resté, comprenant mal qu’on le quitte car pour lui, l’amour était à chaque fois éternel.

Dans le bleu de ses yeux, nous avons navigué et plus d’une femme s’est noyée pour ne pas avoir été aimée, même l’espace d’un instant, d’un battement de cils ou d’une pirouette sur une piste de bal.

Adieu Johnny ou plutôt à Dieu pour toujours !

 

Chanson de l' Aimée aux yeux d'or

 



Tes lèvres aux saveurs de mer et de miel cherchent les miennes, les trouvent et c'est un envol de papillons gracieux qui nous fait frémir de désir.
J'ai voulu échapper à tes étreintes, écrivant encore et toujours un hymne à l'amour mais à force de vouloir suivre la raison, je me suis sentie alanguie et désespérée.
Il faut donc que j'adopte une toute autre voie et que j'accepte d'écouter les vibrations de mon corps qui se tend, tel un arc de volupté, vers toi, mon aimé, mon trésor, mon prince des orangers aux parfums de bonheur.