vendredi 26 décembre 2025

La fée Mimosa

 


Elle est entrée dans ma vie, sans crier gare, avec ses petites sphères en or dont elle a parsemé le tapis persan de ma chambre.

J’ai tout de suite composé des bouquets et je suis restée contemplative devant tant de beauté.

Puis la fée s’est mise au piano et elle a joué Princesse Csardas avec tant de brio que j’en suis demeurée toute étourdie.

De petites fées sont venues ensuite pour nous servir des rafraîchissements et de jolis plats où dominait la couleur jaune ont jeté une note solaire, offrant à ces jours d’hiver un nuage duveteux comme les poussins.

Des vers de Francis Ponge me sont revenus à la mémoire « le gui la glu sorte de mimosa nordique » et j’ai réalisé cette alliance du symbole celtique et de la fleur du midi qui orne les corsos de Provence.

Après m’avoir offert tous ces cadeaux, la fée Mimosa s’en est allée, à petits pas, projetant sur le sol glacé les larmes du soleil.

Friselis du coeur

 

 



«  Alors comme çà, tu vibres encore, vieux cœur brisé en mille endroits, palpitant au vent qui pousse les oiseaux à chanter en guise de défense » ?

Une voix musicale rythmée par les grelots d’angelots aux ailes diaphanes, causa un vif émoi à la reine agenouillée sur son Prie-Dieu.

Le cœur brûlant d’amour du Seigneur dont elle porte le nom, la reine reprend sa marche vers l’avant en s’appuyant sur sa canne à pommeau d’argent, marque du soir proposée par le Sphinx en énigme.

La reine se promena dans sa roseraie fanée par le général Hiver de Koutouzov, vainqueur de Napoléon et se soumit à son destin.

Tango fauve

 


«  Le plus beau

De tous les tangos du monde

C’est celui

Que j’ai dansé dans vos bras

J’ai connu

D’autres tangos à la ronde

Mais mon cœur

N’oubliera pas celui-là ».

L’instrument-phare du tango, le bandonéon a égrené ses notes pulpeuses et Vincent a chaussé ses zapatos pour exécuter les figures de la danse artistique qui propulsa l’ Argentine au firmament de la danse.

Une danseuse a répondu à son œillade et tous deux ont exécuté les figures au nombre de huit, ocho !

Faisant pivoter sa partenaire autour de son corps en un giro savant, Vincent retrouve un second souffle pour chanter un nouveau couplet symbolisant la pérennité de l’amour.

«  Son souvenir me poursuit jour et nuit

Et pourtant je ne pense qu’à lui

Car il m’a fait connaître l’amour

Pour toujours ».

Une rose entre les dents, Vincent et sa belle amie ont esquissé plusieurs danses pour finalement tomber en pâmoison dans les bras l’un de l’autre en corolle d’amour.