Dans le royaume des enfants perdus, les bambins courent sur la plage, s’arrêtant pour ramasser des coquillages et écouter la mer sous la surveillance de leurs nourrices bretonnes aux coiffes légères de papillon.
Le petit Roi de Rome escalade une dune, encouragé par un grenadier préposé à son service :
« Courage, Altesse ! Pour succéder à votre père, il faut fortifier vos mollets ; comme lui, vous partirez à la conquête du monde. Vive L’Empereur » !
Le petit roi arrive tout essoufflé et s’endort dans les bras du vieux soldat, vétéran de toutes les batailles.
Candy et la princesse Sarah fabriquent une poupée destinée au prince des collines. Elles ajustent des coquillages nacrés pour former la corolle de la robe majestueuse de leur reine.
Elles baptisent la poupée Gwendoline du nom de leur nourrice qui leur offre deux perles pour les yeux de la poupée et un croissant en pétales de roses pour la bouche. Les vagues bouclées de ses cheveux proviennent de chutes de dentelle couleur or.
Gwendoline est si belle qu’elle procurera un désir d’amour au prince des collines.
D’autres enfants poursuivent des rêves d’une autre sorte.
Avec des coquilles d’huitres, Tiphaine construit l’armature d’un bateau de pêche. La voile est tissée dans un nuage et donnera de l’allant à l’embarcation.
Claudine ramasse des plumes pour confectionner des porte-plumes destinés à garnir les encriers des écoliers car elle a décidé de devenir institutrice ; elle fabrique une école du rêve.
La fée Aurore qui règne sur ce royaume fait quelques apparitions et se réjouit de voir s’épanouir les enfants que l’on croyait perdus.
Elle organise un goûter géant et tous les enfants se régalent des merveilles venues des cuisines du palais, cannelés, gâteaux bretons, gelées de fruits, dragées et pommes d’amour.
Des carafes d’orangeade et de lait aux amandes circulent à la ronde.
Le goûter achevé, les enfants sont pris en charge par les nourrices qui les bercent en chantant des romances bretonnes qui parlent d’amour, de pêche et de grand vent.
Au royaume des enfants perdus, une page se ferme dans une envolée de pétales de roses.

