mercredi 7 septembre 2011

Ode à l’Afrique


Afrique, mère de l’Humanité, je te reconnais et revendique mon appartenance aux mondes oniriques que tu portes magnifiquement, vêtue de ta robe bleue, étoilée et lumineuse.
Que la plume burundaise te chante et parsème le monde de ses pépites enrobées dans la poésie la plus sincère, celle qui vient du fond des âges 
Écrivez, poètes inspirés, l’Iliade et l’odyssée de l’Afrique. Parlez de ces envahisseurs venus de l’océan pour jeter dans la canne à sucre, sous la morsure du fouet, avec une espérance de vie de sept ans les jeunes gens qui faisaient la fierté de leur village. À fond de cale, les fers aux pieds, ils divaguaient, transis de faim, de froid et de fièvre. Combien moururent sans avoir revu le jour ? L’océan a enfermé leurs sanglots et leurs rêves brisés, leur jeune âme dans les coquillages que les vagues roulent et déposent sur les plages où l’on entend, en s’en emparant, les soupirs de ces guerriers morts sans avoir pu combattre.
Imaginez qu’un vaisseau ait pu sauver quelques audacieux, échappant au Code Noir. Nouveaux Ulysse, ces héros auraient bourlingué sur l’océan pour enfin revenir, triomphants, dans leur village.
Certes, on n’a aucune trace d’un tel événement et le maillage conçu par les maîtres blancs était trop dense pour que ces hommes nommés esclaves puissent s’échapper. Mais les poètes ont tous les droits et je prends celui de concevoir une évasion miraculeuse car elle me semble souhaitable et merveilleuse.
Pleurons les morts dont les os blanchissent les fonds marins et la terre nourricière de la canne à sucre.
Voltaire, dans Candide, faisait dire à un noir mutilé pour avoir tenté plusieurs fois de s’échapper : « C’est à ce prix-là que vous mangez du sucre en Europe !».
Je me félicite de consommer du miel après avoir goûté dans mon enfance le sucre provenant de la betterave.
Mon grand-père, ouvrier tulliste passé maître artisan avait dû, au temps de la crise, revendre son métier au prix de la ferraille et louer ses services pour couper la betterave sucrière.
La roue tourne, selon le concept du Moyen-Âge et cette fois, c’est un blanc qui était ravalé au rang d’esclave.
Le temps n’est-il pas venu de rompre avec toutes ces pratiques détestables ?
Afrique, notre mère, donne nous le signal salvateur, reprends ton rang dans la hiérarchie des mondes, lègue nous  ta sagesse, ton aptitude à comprendre la nature, pardonne nous si cela est possible, donne nous ton sourire et l’éclat solaire de ta pensée. 

6 commentaires:

  1. J'aime beaucoup . vraiment

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  2. C'est vrai que la roue tourne et parfois dans le mauvais sens (ceci pour ton grand père).
    L'Afrique est une terre merveilleuse, magnifique dans sa simplicité, ses odeurs, sa culture, ses couleurs que l'on ne retrouve nulle par ailleurs.
    Le temps s'y écoule d'une façon inexorablement lente, et les africains sont d'une incroyable gentillesse et tellement généreux. L'Afrique mon deuxième pays après la France, m'appris la vie et surtout à me connaître moi même.
    Cette terre je l'aime à jamais. Annie

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  3. Je partage absolument ton point de vue et, comme toi, cette terre, je l'emporte en mon cœur !

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  4. Lorsque je suis descendue de l'avion en 1982, à LOME, j'ai été suffoquée par la chaleur écrasante 45° et encore plus chaud sur le tarmac, pas un souffle d'air, un ciel noir et chargé de nuages, c'était la saison des pluies, l'air était irrespirable, la couleur rouge et latéritique de la terre était exaltée par toute cette pluie. J’ai eu l’impression de pénétrer sur une autre planète.
    J’avais peur de tout, et même de ces innofensifs lézards verts et jaune qui se sauvaient à mon approche …. J’ai mis quelques mois a m’habituer, et beaucoup de peine à partir en fin de séjour car je laissais là bas des amies très chères qui pleuraient devant l’avion. Cela fait 30 ans et le souvenir est toujours aussi vivace.

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    1. Excuse moi si ce n'est pas signé, je ne sais jamais comment publier .... en tant que !!!!! ???
      Annie

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  5. Souvenir émouvant ! Je pense que toutes ces émotions vont guider ta palette et tes pinceaux car c'est vraiment un commentaire de peintre que l'on peut lire en filigrane. Annie est ta signature !Tous les amis te connaissent à présent ! Lamy et Lomé de plus se confondent : tu étais "choisie" pour être le garant de cette terre d'avenir !

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