samedi 20 juillet 2013

La fée tsigane





Les pieds nus, elle marche dans la poussière des chemins en s’imprégnant des parfums floraux divers.
Une petite fille lui offre une couronne d’églantines qu’elle coiffe avec plaisir et pour remerciement, elle donne une étoile à l’enfant. Libérée, elle lui montrera la route de la sagesse.
Le soir, elle s’arrête près des roulottes et ses beaux cheveux dénoués, elle danse au son des guitares.
Elle dort à peine dans un hamac noué entre deux peupliers et reprend sa route à l’aube, après avoir dégusté des galettes chaudes et bu un excellent moka.
« Où vas-tu ? » lui demande la cartomancienne. « Tu le sais très bien puisqu’il te suffit de tirer une carte lorsque je serai partie »  répond la fée en souriant et elle part, non sans avoir donné des pièces d’or pour récompenser les hôtes de son royaume.
Effectivement Luisa tire les cartes mais la reine de cœur prend le visage de la fée et elle demeure rêveuse face à ce sortilège qu’elle n’a jamais connu.
Au soir de sa longue marche, la fée tsigane demande l’hospitalité dans un charmant village ancré dans l’histoire. Henri IV dit-on y aurait séjourné. Mais la vue de ses pieds nus inquiète les habitants et ils lui ferment leur porte avec une certaine insolence.
Seule une porte s’ouvrira, c’est celle d’une romancière qui accueille la fée avec beaucoup de bonheur. Le monde tsigane ne lui est pas étranger. Sa mère rêvait de roulottes et son amour personnel pour la dentelle est ancré en son cœur.
Alors la fée fait jaillir de ses manches un flot de dentelles et du cristal de Bohême puis elle demande à prendre un bain pour se défaire de la poussière du chemin.
Ensuite elle revêt une robe d’hôtesse, prend une légère collation et s’endort dans une jolie chambre fleurie. Le lendemain, elle quitte sa nouvelle amie, lui assure qu’elle reviendra et elle reprend sa longue route, la guitare de Django Reinhardt  sur le dos.

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