lundi 19 août 2013

Hommage à Dany





Dany, alias Daniel Cordier, alias Alain, le philosophe, alias Caracalla, je te voue une immense admiration.
À 19 ans, tu pars sans hésiter à Londres pour répondre à l’appel du Général de Gaulle, toi qui vis dans un milieu bourgeois où il fait bon vivre et après avoir rêvé un instant à un baroud d’honneur avec tes copains face aux Allemands pour venger l’honneur de la France, tu suis un entraînement intensif Outre-Manche et lorsqu’on te propose de revenir sur le sol natal, tu emportes avec toi une ampoule de cyanure pour le cas où tu serais pris par la, gestapo !
Choisi par Jean Moulin dont tu ne connais que le nom de code, Rex, tu es son secrétaire et l’administrateur de toutes les besognes conçues par ce chef dont tu admires la vive intelligence et le sens patriotique porté à l’extrême.
Après avoir lu mille page qui décrivent par le menu les tâches ingrates et difficiles que tu exécutes sans broncher, allant de çi, de là, d’un extrême de grande ville à un autre, risquant à tout instant une arrestation, je garde de toi un portrait en creux, celui de Jean Moulin dont tu crains l’issue fatale tant les divisions des réseaux étaient fortes.
Restant des heures aux aguets, guettant la lueur de la lampe dans la chambre obstinément vouée au noir, tu ne te soucies pas de ton confort et lorsque la silhouette de Rex se découpe sous le porche d’une rue peut-être transformée en souricière, tu respires, heureux de le voir encore soustrait à l’arrestation qui ne manquera pas d’arriver.
Quant à toi, Dany, sauf par dénonciation d’un Judas de groupe, tu ne risques rien. Tu t’es toujours demandé pourquoi Rex t’avait choisi et la réponse apparaît en filigrane avec une éblouissante clarté, mais parce que tu étais un charmant jeune homme, je dirais presque un enfant et que personne ne peut soupçonner que tu manies un révolver comme personne et que tous les sports de combat te sont familiers.
Avec l’écharpe bleue offerte un jour par Rex et que tu as gardée encore aujourd’hui, la portant parfois, tu erres dans notre imaginaire et nous savons, Dany, que si une dizaine de jeunes gens à ton image avaient entouré et veillé le grand Rex, jamais il n’aurait été pris car tu étais son double et qu’à vous deux vous aviez la même âme d’enfant.
Merci Dany d’avoir existé, de nous avoir laissé ces précieux souvenirs et de vivre encore avec l’étincelle de la jeunesse dans ton regard vif de nonagénaire !

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