jeudi 29 août 2013

Chant de l'aurore





Les tourterelles de l’amour se sont déployées comme autant d’éventails dans un bruissement de soie et de glycine puis se sont envolées, me laissant seule et désolée.
J’ai marché longuement en suivant l’étoile du berger et forte de la lueur des voiles de l’aurore, j’ai écrit sur le bord du chemin un ultime poème dédié au prince de la nuit, ce prince magnifique qui toujours se dérobe, allant toujours plus loin, campé sur la selle argentée de son bel alezan.
J’ai croisé une biche et j’ai vu bondir des lapins, pressés de se terrer pour échapper aux chasseurs. J’ai cueilli des violettes, rêvant d’en faire une composition ou un jeté de table pour le bonheur d’aimables invités.
Puis j’ai beaucoup rêvé et j’ai utilisé les chutes de ces songes pour en faire une dentelle, une sorte de voile de Pénélope jamais achevé.
Forte de tous ces atouts, je suis revenue en ma demeure et l’ai enrichie des présents de la terre, sachant qu’un jour, je serais obligée de les rendre pour que se poursuive la ronde des souvenirs éternels.

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