samedi 14 septembre 2013

De mémoire de fée





De mémoire de fée, les roses sont immortelles. Poudrées d’or, elles ne sont que le reflet des fées figées en notre sol comme l’émanation d’un rêve.
L’une d’elles s’est révélée à moi pour me tenir ces propos singuliers : « Je suis passée sur la terre comme un rêve et personne ne m’a remarquée. C’est pourquoi j’ai rejoint la voûte céleste et j’ai pris la forme d’une étoile, attendant le moment propice pour me révéler. Comme le dit le poète Agrippa d’Aubigné, une rose d’automne est plus qu’une autre exquise. T’apercevant méditative dans un jardin d’amour, j’ai repris l’apparence d’une rose aux couleurs triomphales de la fière saison paysanne où éclatent les bogues et fusent les bouchons du cidre nouveau.
Je t’apporte les derniers cadeaux célestes détenus jusqu’à aujourd’hui par les survivants du monde celtique secret, disséminés dans la forêt de Brocéliande.
Ce sont des légendes et des poèmes inédits, de fiers chevaliers à l’écu de lumière où miroitent les étangs qui conservent encore des paillettes d’or. »
Ayant ainsi parlé, la rose mourut c’est-à-dire qu’elle se métamorphosa en une broche étoilée que j’arbore au revers de ma veste de poète tissée dans un lamé or et argent.

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