mardi 10 décembre 2013

Les belles passantes





Elles sont arrivées sans que je les ai appelées, les belles passantes, elles ont martelé les pavés cloutés de mon enfance de leurs bottines lacées et leurs beaux yeux et leurs longs cheveux ont précipité les lever du soleil, la belle du Sans Souci, l’adorable Yvonne Printemps et tant de beautés que je ne pourrais décliner, des belles sans nom également, des déjeuners de soleil, des sourires de mai, des ouvrières aux mains délicates et au cœur de princesse, tant de beautés que j’en suis restée éblouie !
Elles ont naturellement été suivies par de maints beaux jeunes gens, éblouis par tant de charme et je me suis réjouie de la formation de ces couples dans la chaleur des moissons au milieu des fêtes champêtres.
Maintes Cendrillon d’un soir ont évolué sur les parquets cirés des salles de bal sous l’impulsion des violons et j’ai reconnu, entre autres, le sosie de l’extraordinaire Anna Karénine, d’Ariane dans Belle du Seigneur et une multitude d’héroïnes à la vie entremêlée de moments heureux et de drames menant parfois à des chemins mauvais, pleins de fondrières et de mares bourbeuses. J’ai aussi admiré les jeunes filles simples, au sourire chaleureux, à la grande bonté et à l’excellence de leurs travaux.
J’ai rêvé de la belle Émilie, tant aimée par Voltaire, mathématicienne, physicienne et amoureuse de théâtre et de poésie.
Que dire des grandes figures de la révolution française qui proclamèrent leur idéal jusqu’au pied de l’échafaud comme Olympe de Gouges ?
Toutes ces belles passantes ont fleuri mon ciel de lit pour m’apporter les rêves de la nuit et j’ai marché en leur compagnie, mes livres de contes sous les bras comme autant de roses !

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