vendredi 21 mars 2014

Le Prince Vénitien





Au cœur d’un groseillier du Japon, l’âme d’un prince vénitien était à la recherche d’une parure. Un rayon de soleil lui donna un visage, une mésange lui offrit la pureté de son regard et un flamant rose servit de corset fuselé à un jeune homme dont la taille élancée attirerait les regards des jeunes filles, ce qui se produisit dès qu’il se mit en marche avec une grâce inégalée.
Notre prince prit tout naturellement la direction d’une rivière dont le cours le conduirait inévitablement à Venise en plein carnaval où il avait naturellement sa place.
De gabarre en felouque, il accosta enfin dans la ville de Marco Polo, rêvant d’une Chine où l’amour occuperait tous les esprits. Il se fondit dans la foule, changea plusieurs fois de masque et c’est lors de sa dernière métamorphose, mozartienne et Don Juanesque qu’il croisa le regard de l’élue de son cœur, une jeune femme aux yeux noirs et au sourire d’enfant. Il lui baisa la main et tous deux marchèrent au hasard des rues et des flots à bord d’une gondole.
Un envol de pigeons leur apprit que le voyage était terminé.
Les deux amants choisirent un cortège conduit par un beau masque, celui du prince de Venise, du moins par l’esprit, le grand Marco Polo lui-même.
Des noces furent improvisées au sein de la ville et les notes du Mariage de Figaro s’égrenèrent tandis que les chanteurs donnaient de la voix.
La mariée porta une jolie couronne de fleurs tressées dont la couleur pourpre dominait, tranchant sur l’ivoire de la robe de mariée d’une remarquable finesse, en soie, satin et dentelles.
Le prince était si beau qu’il n’avait pas besoin d’un autre costume que le sien, venu des origines, un berceau de groseillier du Japon en fleurs !

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