dimanche 23 mars 2014

Lancelot





Lancelot, le chevalier blanc aux éclats d’argent parcourt le monde à la recherche de son amour perdu, la belle Guenièvre dont il a oublié le nom. De son corps, il ne lui reste qu’une traîne de nuages. Son visage a disparu dans les replis de sa mémoire.
De ses cheveux, seuls les rayons du soleil lui renvoient le souvenir flamboyant d’une caresse de soie.
Ses beaux yeux, il les retrouve dans les eaux limpides des lacs et le grand ciel bleu.
D’un amour éperdu ne subsistent que quelques bribes et des mots balbutiés les soirs de folie.
Par contre, il lui reste au cœur une immense douleur, celle d’avoir trahi son Roi et d’avoir négligé la précieuse quête du Saint Graal.
Il ne rencontre sur son chemin que solitude et désespoir. Les terres démembrées et les silhouettes hagardes de ceux qui ont mis toute leur confiance dans les preux chevaliers de la Table Ronde lui rappellent à chaque instant la trahison et la dispersion des meilleurs défenseurs du peuple. Ils ont tous failli à leur tâche, à l’exception de Perceval qui vit le calice sacré mais ne sut pas ce qu’il convenait de faire pour sauver le royaume. La nuit enveloppe Lancelot mais il ignore le repos, prêt à mourir sur son cheval d’épuisement faute d’avoir rempli son devoir au moment où l’on avait besoin de son épée. Il lutte contre lui-même, n’ayant jamais trouvé d’adversaire à sa taille.
Enfin, dans un halo de lune, elle lui apparaît, la terre promise, celle où se pressent des habitants heureux. Elle a l’apparence, de Guenièvre, sa belle, son aimée. Il la retrouve dans ses vêtements d’apparat. Il veut la serrer contre son cœur et ce geste ultime le conduit à la mort, la seule victoire de sa vie !

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