samedi 23 janvier 2016

L'enfant de la rivière





Elle est apparue, comme çà, un soir de mai, nageant au fil de la rivière parmi les liserons d'eau et les nénuphars.
Je l'ai appelée et elle est venue en riant. Elle parlait une langue étrangère où l'on distinguait çà et là quelques mots de grec et de persan.
Comme elle était vêtue d'un simple paréo, je l'ai emmenée chez moi et je lui ai offert des vêtements qui avaient appartenu à ma fille. Je lui ai aussi donné son bracelet d'argent.
La petite Eila riait et elle esquissa quelques pas de danse puis s'endormit.
Je la portai dans une chambre au papier peint et aux meubles fleuris de roses.
Elle dormit trois jours et lorsqu'elle se réveilla, elle mit ses petits bras autour de mon cou.
Depuis elle vit à mes côtés, parle notre langue, joue du piano et écrit des romans pour sa poupée.
"Migrants" qu'ils disent, mais ne le sommes- nous pas tous ?
Nous vivons dans ces vallées un peu de temps, plus ou moins long selon les destinées et puis nous partons vers des paysages inconnus où nous apprenons enfin à nous conduire comme les enfants des paradis perdus.

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