mardi 21 juin 2016

La Noce





Sur la route du rêve, j'ai croisé un gros nuage rose où l'on distinguait nettement un carrosse d'or. Je l'ai suivi et je suis arrivée dans le parc d'un château aux allées d'althéas et d'hortensias.
Un couple charmant vêtu à l'ancienne se disait des serments en s'enlaçant avec la fougue de ses vingt ans. J’ai su à l'instant que j'entrais dans un roman courtois où l'on se jure de s'aimer éperdument jusqu'à la fin de ses jours et j'ai souri au beau nuage festonné d'argent.
Assise sous la pergola, j'ai commencé l'aventure insensée d'un chevalier de rêve et de sa dame d'amour aux rubans merveilleux.
Mais soudain le ciel s'obscurcit et des nuages sombres s'amoncelèrent pour éclater en grêlons cristallins.
Monté sur un cheval noir, un cavalier menaçant apparut dans ce décor féerique et il m'emporta jusqu'au fin fond d'une forêt étrange, inextricable, sans lumière, sans fleurs et sans oiseaux puis il me jeta sans ménagement dans la cellule triste d'un château humide, habité par des corbeaux.
Fort heureusement, j'avais gardé sur moi mon fameux petit carnet, celui où je note tous mes rêves et lorsque je l'ouvris, il y eut une série d'éclairs, le tonnerre retentit et je me retrouvai dans le château de mes rêves, sous la pergola où couraient groseilles, roses et jasmins et je repris le roman commencé en écrivant le chapitre du mariage fabuleux, marqué par un festin oriental digne des Mille et Une Nuits avec une gigantesque pastilla et des mets savoureux.
La mariée fit son entrée et on la plaça au cœur d'une roue forgée par les désirs incandescents des souvenirs princiers.
La belle fut portée triomphalement par des jeunes gens vigoureux et on lança des pétales de roses, de jasmin et de fleurs d'orangers sur la noce qui célébra avec faste les amants éternels en scandant leurs prénoms qui devinrent ceux de Tristan et Yseult.

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