mercredi 24 janvier 2018

Quand reviennent les roses Acte I Scène VI



Décor : un salon richement meublé et un magnifique piano.
Kévin prend place et joue devant ses amis subjugués.
Le Sénateur
- Vous avez divinement joué ! Où avez-vous appris à interpréter ces œuvres avec une telle finesse ?
Kévin
-Ma mère m'a enseigné tous les rudiments du piano. Elle était virtuose.
Sophie
- Vous en parlez au passé: n'est-elle plus de ce monde ?
Kévin
-Elle s'est enfuie avec un violoniste qui l'a ensorcelée avec son archet et surtout sa grande fortune. Ma mère a oublié qu'elle avait un fils et elle est partie en me laissant juste un petit mot : "pense à faire tes gammes".
Jacqueline
- C'est cruel ! et où vivez-vous à présent ?
Kévin
-ça et là, chez des amis de fortune...
Jacqueline
- Mon hôtel particulier est vaste et je serais heureuse de vous offrir une suite chez moi .Vous pourrez ainsi exaucer le vœu de votre mère et faire vos gammes.
Sophie
- Voilà qui est bien dit et je trouve que cette situation s'apparente tout à fait à un conte que je viens de lire et qui s'intitule La Chanson des Nuages.
Vous voyez, chère Jacqueline, les contes de fées s'ancrent parfois dans le réel .
Jacqueline
- Vous allez finir par me convertir !
Le Sénateur
-Cela devient passionnant mais je dois malheureusement vous quitter car mon horloge interne m'avertit que c'est l'heure des débats au Palais ! à demain donc si vous le permettez !
Jacqueline
- A demain ! N'allez pas nous concocter une nouvelle loi qui ponctionne encore les malheureux riches dont je fais partie. Je donne beaucoup pour tous et j'ai envie à présent d'assurer l'avenir de Kévin.
En attendant le retour de sa mère, il a besoin d'une mère de substitution et je souhaite être celle là !
Kévin
-Grand merci chère Madame car j'avoue que j'étais perdu; Votre prophétie selon laquelle Maman finira par retrouver la raison me réjouit. Ce violoniste l'a littéralement envoutée et elle a oublié mon existence avec une incroyable légèreté !
Sophie
-Certes le violon est un instrument que l'on traite dans les contes de fées avec une nuance diabolique. Certains titres sont évocateurs, L'archet du Diable par exemple.
De plus, je peux citer un fait divers régional : un violoniste a enlevé l'épouse d'un ami et pour se venger, le mari trompé a fomenté un complot que son fils et un malfrat ont exécuté : ils ont emporté deux violons de prix, une montre en or et pour utiliser la carte bancaire de l'amant, ils n'ont pas hésité à le ligoter et à lui asséner des coups jusqu'à ce qu'il livre le numéro de la carte ! L'affaire est toujours en cours. Qui écrirait cette histoire serait taxé d'exagération !
Jacqueline
- Le réel est parfois plus fantastique que la plus incroyable histoire, c'est vrai !
Mais c'est trop philosopher: allons dans les boutiques constituer un trousseau pour notre Kévin !

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