dimanche 14 janvier 2024

Les murmures du vent

 




Des volutes de soie, de satin et de lin blanc ont modelé ta silhouette, mon aimé, pour me rendre le sommeil plus léger.

Tu n’es plus là pour m’offrir un refuge en cas de chagrin.

Tel un arbre frappé par la foudre, je sens jaillir un brasier du tréfonds de mon être.

Tu n’es plus là pour t’emparer malicieusement du carnet de notes où je traduis ma peine, construisant parfois un monde féerique pour servir de pare-feu.

Ma main a voulu saisir la tienne mais elle n’a perçu que le vent.

Pourquoi une divinité ne s’est-elle pas arrêtée chez nous et offert, pour nous remercier de notre hospitalité, un départ vers l’au-delà sous forme de chêne à deux têtes ?

Tels Philémon et Baucis, nous aurions recueilli dans notre feuillage les murmures du vent.

Ma main remodèle ta silhouette et je m’endors, enfin apaisée, pour cueillir l’aube nouvelle, sans toi, mise à part ta présence constante sous forme de nuage.

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