dimanche 11 décembre 2011

Le déjeuner sur l'herbe



Dans un éclat de lune, la belle s’est envolée bien loin, dans un lieu où l’on joue de la harpe, du violon et du clavecin. En robe du soir, trois jeunes filles, vêtues en Colombine, cherchent leur Pierrot. Ils se cachent dans les bosquets, un masque sur les yeux.
Moi qui passais par-là, je voulus les avertir, les pauvrettes ! On ne gagne jamais en jouant aux dominos avec les messieurs mais elles m’ont demandé de passer mon chemin. Sur la route du retour, j’ai croisé des carrioles aux roues peintes et ornées de fleurs. La suite des messieurs se chargeait de préparer un déjeuner sur l’herbe propice aux amours.
Je me suis arrêtée à l’ombre d’un saule, près d’un canal où évoluaient des péniches, j’ai sorti de mon cache-cœur un livre de poèmes et je l’ai lu, jusqu’à ce que mes paupières deviennent lourdes.
Qui vint alors en chantant ? L’oiseau des origines, l’oiseau bleu avec une aigrette de diamants, l’oiseau qui réconcilie la terre et le ciel.
Je suis rentrée chez moi en fredonnant des airs du Mariage de Figaro et j’ai souhaité bonne chance aux demoiselles du déjeuner sur l’herbe en compagnie de ces Pierrots.
C’était un jour de fête et l’on voulait croire à la vérité de leurs serments !  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire