La cavalière du crépuscule

Elle est sortie à cheval d’un cratère en feu, la cavalière de notre mémoire vive, prête à délivrer une fois de plus notre beau pays des démons qui l’habitent.

Éperonnant son cheval, elle va, par les forêts, farouche et les oiseaux la suivent à distance pour lui offrir une traîne royale.

De sa lance infaillible, elle perce le flanc des chevaliers masqués qui souhaitent sa mort. Son rire en cascade égrène des perles que les écureuils cachent au milieu de leurs vivres pour les jours de disette paysanne.

Les foyers s’illumineront de ces dons célestes présentés dans une coupe végétale aux bonnes senteurs d’humus.

Se nomme-t-elle Jeanne, Marie ou Céleste, cette cavalière venue des entrailles de la terre où bouillonnent des ruisseaux de feu ? Qui le sait ? La seule vérité, c’est qu’elle veille sur nous et que ses armes trempées dans une forge antique trouvent toujours le défaut de la cuirasse ennemie. Quand elle atteindra la mer, la cavalière du crépuscule, la paix régnera pour toujours sur la terre mais elle a beaucoup de chemin à faire et elle va, sa lance droit devant, pour nous protéger des chevaliers ardents qui guettent l’occasion d’exercer leur pouvoir maléfique sur le monde !