lundi 22 juillet 2019

La douleur du comte Louis


La douleur de Louis de Barenton
De retour dans son domaine, le comte Louis s’étonna de l’absence de Blanchefleur et lorsqu’il apprit qu’elle s’était rendue à la fontaine de Barenton, il entra dans un désespoir sans limite.
Elle aura certainement rencontré Merlin se dit-il. Sa beauté est telle qu’elle irradie dans le monde des légendes et si tel est le cas, il me sera difficile de la retrouver et surtout de faire renaître la flamme de l’amour qui avait si bien jailli de nos deux êtres.
La mort dans l’âme, il se rendit à la fontaine de Barenton où il ne trouva aucun indice, si ce n’est la présence de la mésange attachée à sa dame d’amour.
Désemparée, elle vint se poser sur l’épaule du comte qui la caressa avec mélancolie.
Ma belle Blanchefleur a été enlevée, se dit-il, tout comme mon aïeule, l’extraordinaire Gladys, aux couleur de fleur de lin. Férue de légendes, elle s’était rendue à la fontaine où elle espérait rencontrer la dame blanche mais elle n’en était jamais revenue.
Il rentra au château et mit de l’ordre dans la chambre de son aimée.
Tout fut rassemblé dans un coffre.
Quant aux cadeaux qu’il comptait lui offrir, ils furent disposés harmonieusement dans le manoir, rappelant au comte son amour prodigieux.
Après avoir erré dans son domaine, il se décida à entrer, à son tour, dans le monde des légendes et il partit, en calèche, au Val-sans-Retour où, pensait-il, il trouverait peut-être une trace de sa belle d’amour.
Consciente du danger ensorcelant de cette terre habitée par les fées, la mésange avait préféré rester au château, ce que Louis apprécia comme un geste de fidélité envers la belle Blanchefleur.
Ne l’avait-elle pas guidée jusqu’à lui ? Sans doute attendait-elle son retour.
Près du val-sans-retour, il y avait une chapelle dans laquelle il pénétra pour se recueillir.
Un fauteuil réservé à sa famille, orné de la devise « D’azur au lion d’or rampant contre une fontaine d’argent » était placé près du chœur.
Il l’utilisa avec bonheur et se plongea dans une longue méditation destinée à chasser la douleur qui ne cessait de l’étreindre.
Son attention fut attirée par un vitrail dont la figure centrale était une jeune fille couronnée de fleurs.
Elle ressemblait tant à Blanchefleur qu’il crut être victime d’une hallucination.
La vision se détacha du vitrail et vint vers lui, un sourire aux lèvres.
Le comte s’évanouit face à cette évocation du bonheur perdu.
Inquiet de voir cette pause se prolonger, le cocher pénétra dans l’église pour y trouver son maître inanimé, une couronne de fleurs sur les genoux.
Il le prit dans ses bras et l’installa dans l’habitacle de la calèche en gardant soigneusement avec lui les fleurs du désir.
Il croisa en chemin le fameux cerf blanc, aussi légendaire que rare.
Il se signa et reprit sa route, sans encombre, jusqu’au château.
On emmena le comte Louis dans sa chambre, espérant qu’un événement heureux lui rendrait le sourire et le goût de vivre.

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