jeudi 18 juillet 2019

La fontaine de Barenton


La fontaine de Barenton
Le comte Louis avait offert à sa dame d’amour un magnifique attelage comprenant un réceptacle luxueux et d’un confort inouï.
 Blanchefleur se décida à entamer une excursion dans les environs car elle songeait souvent avec inquiétude à la personne qui avait écrit cet étrange message dans la chambre secrète et tout naturellement, elle jeta le dévolu, pour la destination, sur la fontaine de Barenton afin de suivre, à son tour, la piste indiquée.
L’attelage provoquait l’admiration de tous les villageois qui prenaient le frais sur leur perron, à la mode paysanne.
Le cocher portait une livrée or et argent qui captait les rayons du soleil et renvoyait à chacun un peu de ce luxe qui leur était étranger.
Près de la fontaine, l’attelage s’arrêta car le reste de la route se faisait à pied.
Blanchefleur mit des chaussures de marche et prit une canne pour se mouvoir plus aisément sur le sentier à peine foulé par des pèlerins adeptes des légendes bretonnes.
Elle posa sur ses cheveux un chapeau protecteur muni d’une voilette et elle partit d’un pas léger, à la conquête de son devenir.
Lorsqu’elle parvint aux abords de la fontaine, sa fidèle mésange sur l’épaule, elle fut arrêtée par un chant mélodieux. Un barde s’exprimait avec amour et intensité en s’accompagnant d’une harpe celtique.
Belle à la Fontaine
 Belle d’amour, mon enfant, ma tendre amie, je t’en prie, accorde-moi l’un de tes regards.
Plus belle que la fée Viviane, tu m’offres ton beau corps dont j’aspire les parfums.
Je te veux pour l’éternité, mon ange, ma beauté et je disputerai ton âme avec le diable car semblable beauté ne peut exister sur terre si le Malin n’entretient pas cette splendeur pour mieux se l’accaparer.
Que le bel aubépin s’exprime par ma voix et qu’il te ramène à la raison, ma douce aimée !
Le barde se tut et disparut dans un nuage de roses et d’aubépines, ne laissant de lui, près de la fontaine, qu’une harpe et des buissons de fleurs blanches qui contrastaient avec l’émeraude de la forêt.
Blanchefleur contempla l’eau de la fontaine et se vit comme dans un miroir.

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