lundi 21 février 2022

"Divins oiseaux du coeur"

 



En lisant Les Pauvres gens de Victor Hugo, j’ai relevé une admirable métaphore «  et leurs pensées se croisent dans la nuit, divins oiseaux du cœur ».

« L’homme est en mer » et son épouse prie pour que sa barque ne se brise pas sur les récifs.

Je vis une situation similaire, à ceci près que je m’adresse désormais à une tombe.

Déjouant tous les pronostics imaginés, tu es parti le premier, toi qui étais si fort, si robuste, un véritable trompe-la-mort depuis ton enfance.

Quant à moi, fragile et en proie à mille maux depuis ma naissance, on m’imaginait, moi la première, en train de me frayer un chemin dans les nuages dont j’ai si souvent chanté le mystère et la beauté.

De la fenaison à la Saint Valentin, le temps s’est écoulé, me laissant toujours la douce amertume de ton départ si subit et si inattendu en dépit des signes annonciateurs de la cruelle maladie qui s’était emparée de ton corps.

Il nous reste à présent un habitat de marbre constellé de diamants et habillé d’ex voto  et de fleurs pour que nous puissions nous recueillir face à l’ombre palpable de l’amour gisant dans un habitacle de chêne décoré d’un mémorable chemin de fleurs qui donna à ton départ vers les cieux l’étincelle des splendeurs de la terre devenues pensées et papillons.

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