« Cette fois, c’est décidé dit la fée Lilas toujours à la pointe de l’action, je dépose ma baguette magique, ce monde est décidément ingouvernable » !
Toutes les fées, à la ronde, pleurèrent des larmes de cristal, les lutins se cachèrent dans la forêt de Brocéliande en espérant qu’un incendiaire irresponsable n’y mette pas encore le feu et le Roi Arthur lui-même renonça définitivement à porter secours à son royaume en lui apportant le Saint Graal.
Alors une toute petite fée, en robe d’organdi, escortée par le lapin blanc d’ Alice au pays des Merveilles s’écria de sa voix enfantine qu’il restait encore un espoir.
« Lequel » ? dirent ses ainées en un chœur admirable .
« Il nous reste la voix des disparus, de ceux qui peinent dans les champs ou dans les ateliers, des brodeuses, des forgerons et des pâtissiers, il nous reste en somme l’espérance d’un peuple qui ne veut pas mourir » !
La fée Lilas approuva ces paroles et reprit sa baguette, suivie par le cortège des fées défaitistes l’espace d’un instant.
La petite fée Eglantine, porteuse d’espérance, fut promue au rang de Fée du Jour et l’ordre revint dans un royaume si proche de la dérobade et de la chute qu’on en tremble encore du bout des ailes.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire