vendredi 14 décembre 2012

Mon cœur est un retable





Mon cœur est un retable d’où l’Enfant-Dieu s’est échappé.
Ses pieds nus effleurent les dalles froides ; il court en chemise, et ses boucles dorées volèrent au vent léger.
L’Enfant divin, las des témoignages d’adoration facile, court sur les routes poudreuses de la misère. Il court à la recherche des enfants qui souffrent. Là, il arrache un groupe qui s’affairait dans une décharge et lui fait une offrande de fruits et de fleurs. Plus loin, il redonne honneur et virginité à des petites filles vendues sur les marchés. Il distribue jambes, bras, yeux aux mutilés des guerres. Subrepticement, il transforme la clef du paradis ornant le cou des malheureux enfants qui sautent sur les mines. Alors, cette clef devient pain éternel. Les enfants l’accompagnent en oubliant leurs litanies de mort, et l’honorent d’un cortège

Nouveaux apôtres, ils protègent l’Enfant-Dieu de leurs corps. Ainsi, empêcheront-ils les bourreaux de se saisir de leur Maître.

La chemise de l’Infant-Roi étincelle de lumière. De ses mains parfaites, il impose le silence et les armes se taisent, vaincues.

L’Enfant-Roi et son cortège de rebelles font ployer le genou des Rois sur leur trône de carton. Les Rois tombent. Seul, reste le divin Enfant, l’Infant de Dieu, qui impose à la terre un nouveau langage fait de lumière et d’Amour …

Mon cœur est un retable où se fanent les ors inutiles.

Auréolée de cette poussière, je pars, moi aussi, à la recherche de l’Enfant-Roi.

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