samedi 8 décembre 2012

Une rose d'automne en un blanc jardinet






Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et puis toi, mon amour,
Et puis toi…
Dans ta robe de dentelle avec des pervenches
Dans les yeux…
Je t’aime tant que je m’en vais criant,
Par les rues noires,
Que je t’aime à la folie.
Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et puis toi, mon amour,
Et puis toi…
Dans ta belle robe chaude tricotée cet hiver
Et dans tes bras, notre petite Élodie, si belle
Que je m’en vais par les rues noires,
Chercher l’impossible travail.
Las ! les ramasseurs de feuilles mortes n’existent plus
Dans notre vieux Denain ;
La grande usine a fermé ses grilles mangées de rouille,
Et toi, mon amour, et toi…
J’hésite à te dire la vérité, alors je chante,
Je danse comme un Pierrot fou.
Musique, s’il vous plaît…
Notre ville refuse de mourir…
Sur les marches du théâtre,
Les vieux mineurs pleurent
Et les métallurgistes tordent leurs mains brûlées,
Mon amour, mon amour,
Je suis comme la ville :
Je ne veux pas mourir
Mais, dans la ville morte,
Notre si bel amour n’est qu’un fantasme d’or,
Mon amour, mon amour,
J’ai vendu ta robe de dentelle ;
 Faudra-t-il que j’offre mon cœur
À la banque des riches ?
Mon amour, dans la ville fantôme,
Il ne reste que nous
Et notre bel amour.
Les pavés sonnent une valse d’épousailles
Et, dans les rues si noires, notre mort fusera
Comme une note de lumière.
Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et puis toi, mon amour,
Et puis toi…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire