Pour être près de toi

Tout près de la fontaine,

j’ai murmuré ton nom.

Alors, tu m’es apparu, or et émeraude, puis argent.

Le vent a effleuré mes cheveux.

Un rouge-gorge s’est posé sur la margelle

et m’a regardé avec amour.

Le temps s’est arrêté.

Las, le cavalier noir ne viendra pas.

 Je suis la Dame blanche, immortellement belle.

Je t’attends et je rêve, ô Toi, le Magicien de l’onde.

Je suis violette et fraise des bois, marguerite et fleur d’hibiscus,

je me déplace sur un nuage voilé de pourpre,

à la fois si présente et si cruellement absente à moi-même…

Pour être près de toi, il me reste les mots,

les mots chers et doux,

les mots fous.

Il me reste les astres, mon image un peu floue

dans le miroir de ta vie.

Il me reste l’eau des fontaines, les bleuets et les roses,

il me reste… Oh ! reste-t-il vraiment quelque chose

lorsque le Temps s’en va ?

Et pourtant, mon amour, je suis toujours en toi.