jeudi 28 novembre 2019

Une belle rencontre


Une belle rencontre
Chaque année, Laura de Beauregard organisait de belles fêtes au château dont les hommes d’armes et ses chevaliers étaient les hôtes de choix.
Les cuisines retentissaient de bruits de casseroles et de marmites et les effluves qui en émanaient promettaient de nombreux délices.
Les distractions, événements musicaux et poétiques, les danses étaient aussi très attendus mais le clou du spectacle consistait en un tournoi où s’affrontaient les grands guerriers de la région ainsi que des invités venus d’autres provinces pour pimenter les combats.
Cette année-là, un chevalier inconnu retint toute l’attention des chevaliers et des dames revêtues de leurs plus beaux atours.
Il arborait une armure pourpre et or qui étincelait au soleil.
De haute taille, il dominait tous les autres chevaliers et chacun se demandait s’il n’allait pas emporter la récompense suprême, une couronne d’or qui sortait des forges de Brocéliande et qui était, chaque fois, une création inédite.
Les combats allaient bon train et régulièrement, le chevalier à l’armure pourpre sortait vainqueur.
Le bras droit de Laura, excellent combattant, le chevalier de Saumur, à l’armure turquoise, fut le dernier adversaire et s’il combattit avec panache, il fut néanmoins défait.
Le vainqueur reçut des mains de Laura la fameuse couronne d’or et pour s’incliner devant sa dame, il se débarrassa de son heaume et l’on vit alors qu’il était le plus beau chevalier qui se puisse trouver.
Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et des yeux d’azur étincelaient au soleil.
Il déclina son identité, Gabriel d’Occitanie et revendiqua des terres qui se situaient près d’un château légendaire, celui de Monségur.
Plus tard, dans les jardins de Beauregard, se noua une romance entre le preux chevalier et la belle indomptable, Laura la guerrière.
«  Dame d’amour, je vous demande votre main, à genoux. J’ai eu connaissance de vos exploits et depuis je rêve de vous rencontrer et je dois dire que la réalité va au-devant de mon imaginaire : vous êtes si belle que j’en suis tout ému.
Me donnerez-vous un espoir, gente dame ?
Asseyons-nous sous la tonnelle de ce jardin d’amour et tout en respirant le parfum des roses, donnons-nous un peu du bonheur d’aimer. »
Laura accéda à ce désir et reçut son premier baiser, ce qui lui procura une émotion à nulle autre pareille.
Après avoir succombé aux jeux de l’amour, les amants revinrent au château et se promirent de réfléchir à une issue digne de leurs rangs respectifs.
Le lendemain, Laura, revêtue de sa plus belle tenue d’apparat apparut dans la salle de réception du château mais elle eut la désagréable surprise d’apprendre que le chevalier était parti précipitamment.
De mauvaises nouvelles émanant de Monségur réclamaient impérativement sa présence.
Il avait laissé sa couronne d’or avec ces mots : « Dame d’amour, je vous considère comme mienne et je viendrai vous quérir, avec ma couronne que je vous laisse en gage si Dieu me prête vie. »
Toute languissante, Laura garda ce parchemin d’amour et rangea la couronne dans son coffre en espérant pouvoir ceindre à nouveau la chevelure aimée du beau chevalier.


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