mercredi 5 avril 2023

Le jardin endormi


Le salon de jardin est à présent déserté car tu n’es plus là, cher Bernard, pour y boire ton café. C’était un mode d’évasion pour toi. Tu regardais les tourterelles et les mésanges et tu appréciais l’évolution du potager entretenu par nos fils ainsi que les déplacements des poules et du coq de la basse-cour. Jadis, les poules accouraient à ta rencontre, reconnaissant la personne qui les gâtait de reliefs délicats.

Je te rejoignais rarement, mon cher mari, préférant écrire sur mes petits carnets ou rester à l’écoute des nouvelles du monde.

De plus, je pensais que tu avais besoin d’être seul pour laisser vagabonder ton esprit à ta guise.

Aujourd’hui, tandis que ton absence pèse de plus en plus sur mon cœur meurtri, il me semble, lorsque je transcris mes textes sur le clavier que ta main me guide.

Tu t’infiltres en moi et notre couple reconstitué écrit les moments de bonheur, de souffrance et de mélancolie du jour.

Nous partons à la conquête du lendemain, heureux de nous retrouver, main dans la main, face à la lumière de la vie.

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