mercredi 21 février 2024

Gwendal, prince de Damas

 


L’un des chevaliers de la reine Zoé, Gwendal, prince de Damas, prit la route en direction de l’orient.

Il devait son nom au fait qu’on l’avait trouvé dans un berceau de roses rapportées de Damas par un croisé.

Bel enfant blond aux yeux clairs, il avait sur le bras un tatouage, une rose incrustée dans un cœur. Une boucle d’oreille, une rose, ornait son lobe gauche.

« Cet enfant est une véritable énigme » dit le seigneur à qui on le présenta et il le confia à un ermite qui vivait au fond des bois.

Digne pendant de Lancelot du Lac, il fut nommé Gwendal des Bois du fait de sa vie auprès de l’ermite Etienne qui avait des points communs avec l’enchanteur Merlin.

Le prénom de Gwendal s’était imposé du fait de la racine «  Gwen » qui signifie « blanc » en langage celtique : l’enfant étant d’une spectaculaire blancheur, ce prénom s’imposait !

Par la suite, lors de ses rares apparitions à la cour, on le trouva si beau que le titre de prince lui fut tout naturellement attribué.

Les roses de Damas, son berceau originel, complétèrent ce titre qui devint officiel.

Le prince de Damas, donc, prit la route, persuadé que l’objet de sa quête devait être très certainement une rose miraculeuse qui offrirait au monde la paix et l’amour.

L’ermite chargé de son éducation, conscient de la haute destinée de l’enfant, avait accepté qu’il apprenne le maniement des armes et le code de la chevalerie.

Juché sur son alezan Prodige, équipé d’armes traditionnelles et pourvu d’une bourse d’or, Gwendal était accompagné par son fidèle écuyer Bertrand, entièrement dévoué à sa cause.

Après une longue chevauchée, les deux hommes firent une halte dans un ermitage. Le père Jean leur servit un bol de soupe d’herbes sauvages, du fromage de chèvre et du pain bis qu’il cuisait lui-même dans un four attenant à sa maison de pierre.

Une paysanne lui avait apporté une brioche et un pot de miel : les deux hommes purent s’en régaler avant de s’endormir, prières faites.

Le lendemain, Gwendal tint à offrir quelques louis d’or au brave ermite ; comme ce dernier refusait ce don, le prince usa d’un argument décisif «  Vous pourrez commander une statue afin de sacraliser votre ermitage et en faire un lieu de pèlerinage ».

Sur ces mots, les deux hommes retrouvèrent leurs montures pour poursuivre leur chemin.

Lors d’une halte près d’un ruisseau pour abreuver les chevaux et manger l’en-cas préparé par l’ermite, pain, fromage, confiture et miel, une apparition qui semblait venue du pays des rêves leur demanda s’ils acceptaient sa compagnie, ce qui lui facilement accordé car Dame Viviane avait la beauté des anges.

Elle sortit de sa besace une galette fourrée de crème d’amandes et une gourde de vin aromatisé à la gentiane.

Elle versa le breuvage dans des gobelets d’argent et les leur tendit avec grâce.

Nos deux voyageurs s’endormirent après leur collation et lorsqu’ils s’éveillèrent, Dame Viviane avait disparu ainsi que la bourse du prince !

«  Ne nous fions plus aux jolies femmes dit sentencieusement le prince, elles sont parfois plus redoutables que des brigands sous leurs atours charmants ».

Bertrand acquiesça puis il tendit sa propre bourse à son maître en souriant.

«  J’avais cru bon de distraire quelques louis d’or de votre bourse dans la perspective de parer à un coup dur ».

Gwendal fut heureux de posséder à nouveau de quoi payer leur écot.

Trouvant la parade de Bertrand judicieuse, il divisa la somme en deux : ainsi chacun pourrait suppléer à l’autre en cas de besoin.

Ils reprirent leur route en guettant un signe du destin.

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