dimanche 22 janvier 2012

Complainte de Pierrot

Lune rousse aux saveurs de châtaignes et aux accents de feuilles mortes, dis-moi quelle beauté je dois chanter.
Pierrot, mon ami, la femme que tu aimes doit être l’unique objet de ta rêverie.
Mais Pierrot soupire, joue avec les pompons de son costume de scène et finalement se décide à descendre dans l’arène où triomphent les autres.
Il se vêt d’or et de lumière comme les matadors et part, la rose aux dents, à la recherche de la belle des belles, celle qui fait tourner les têtes, à en mourir.
Une échelle de soie l’emmène dans les nuées et là, il la voit, cette bellissima. Elle a des ailes de séraphin sur son corps sculpté dans un fourreau de satin blanc. Des étoiles brillent dans ses cheveux. Ses yeux émeraude font de lui un pantin. Il ouvre les bras, espérant étreindre cette sublime créature et mais il m’embrasse que le vent qui l’emmène dans un nuage en forme de nacelle.
Il est déposé doucement à terre, court comme un fou à la recherche de la beauté céleste mais les feuilles translucides lui rappellent l’automne et les songes auprès du feu.
Alors il rentre chez lui, ouvre son cahier relié et enluminé de colombines facétieuses et il écrit à la belle des belles sa complainte de poète d’une plume trempée dans l’encrier des Romantiques des Grands Lacs, ses amis fidèles et il pleure de n’être pas en leur compagnie et ses larmes deviennent des pétales de roses pour constituer la fleur de tous les sourires pour l’offrir à la plus belle, selon le gré de la lune rousse, à l’heure des serments.

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