lundi 23 janvier 2012

Merveilles

Les petites Merveilles aux doigts aériens, un dé d’or posé sur le doigt, rivalisent avec les fées pour coudre et broder d’aériennes créations qui seront ensuite arborées dans les salons par des femmes parfois capricieuses et exigeantes, peu soucieuses de connaître le nombre d’heures qu’il aura fallu pour qu’elles soient les plus belles.
 Leur journée de travail terminée et parfois on les rattrape au moment où elles s’apprêtent à enfiler leur manteau pour une dernière urgence, Madame De voulant absolument parader le soir même en bousculant le calendrier établi ou le grand ordonnateur ayant décidé de modifier la toilette après une subtile méditation, les petites Merveilles rentrent chez elles, le dos souvent voûté, à force d’être restées penchées sur leur ouvrage.
Enfin de retour dans leur modeste logement, les petites Merveilles s’occupent de leurs chats, mangent frugalement puis lisent des romans d’amour ou regardent des sagas télévisées, appréciant l’élégance des toilettes et s’endorment en rêvant que la prochaine robe sera encore plus belle que la précédente et qu’elles y seront associées.
L’amour du travail bien fait l’emporte sur la reconnaissance de leur hiérarchie, trop occupée à se présenter sur le haut de la scène. Rideau ! Les petites Merveilles connaissent l’envers du décor mais le bonheur suprême leur viendra du destin : Ma Tante Marie que l’on peut assimiler à ces Petites Merveilles puisqu’elle a consacré toute sa vie au Tulle de Caudry fêtera le 29 janvier ses cent trois ans (103) !   

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