mardi 31 janvier 2012

La métamorphose de Cendrillon


Cendrillon ne veut plus aller au bal. Les princes, ça ne l’intéresse pas. Avec eux, c’est toujours la même chose : valses, polkas et mazurkas, quadrilles et regards de velours. Il faut toujours être jolie, éviter les faux pas, prendre un air modeste et sourire timidement derrière son éventail, écouter mille banalités en prenant un air vivement intéressé, entrer dans le jeu de la séduction qui est si absurde et éloigné de la réalité.
Soudain Cendrillon entend le clapotis d’une rivière. Elle ordonne au cocher de s’arrêter, descend du carrosse et court au bord de l’eau, rejoignant cygnes, canards et sarcelles blottis dans les roseaux.
Elle s’allonge près d’eux et laisse la lune l’envelopper de son long voile vaporeux. Elle s’endort puis s’éveille brusquement avec la curieuse impression d’avoir reçu des baisers. Le prince de la rivière a été séduit par sa beauté, il l’a embrassée avec passion puis il est reparti dans la rivière, à bord d’une barque en chantant des romances.
Alanguie et endolorie, Cendrillon remonte dans sa carrosse, arrive au palais et s’excuse de son retard. Il y a longtemps que les danseurs ont quitté la piste et que le prince, déçu de ne pas avoir rencontré celle qu’il aimait a regagné ses appartements.
Son majordome le réveille, il s’habille en toute hâte et rejoint sa bien aimée.
L’orchestre rappelé joue une valse et le couple évolue sur la piste avec la grâce du cygne et de la colombe.
Des perles de rivière sont offertes à la princesse par un bel inconnu à la cape d’argent.
Alors Cendrillon reconnaît son prince, elle s’excuse auprès de celui qui voulait la faire reine et repart avec l’étranger aux yeux de lac profond.
Ils vivront désormais dans une grotte au bord de la rivière et la belle Cendrillon apprendra à nager pour accompagner son amant. De beaux enfants naîtront de cette union et joueront dans les roselières au milieu des flamants roses et des grands cygnes blancs.

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