mercredi 14 mars 2012

À la poursuite du Printemps



À l’ombre d’un tulipier, je l’ai reconnue à sa tunique d’organdi, mauve et argent, la déesse Flore venue célébrer le Printemps.
Nous avons établi de solides liens d’amitié, parlant notamment des revers de la modernité et du refus d’observer les sages mesures visant à préserver l’équilibre de la Nature.
Les fées des environs, dryades et naïades nous ont rejointes ainsi que l’escorte ailée de tourterelles et de chardonnerets.
Dans une envolée lyrique, les princes du Slam se sont exprimés, rendant au Printemps la légitimité du peuple surmené des villes où subsistent les cicatrices du passé. Tout ce joli monde a redonné des couleurs à la déesse qui s’est mise à danser. Nouvelle Esméralda, elle a offert à ses admirateurs la théâtralisation de son amour universel.
Venus de loin, des danseurs brésiliens sont entrés dans la ronde, Bernard Lavilliers et Nara Lisboa Lotado chantant les refrains de Rio. La Capoeira a fait une apparition remarquée, les danseurs s’esquivant avec grâce et force sous les rythmes ancestraux.
La déesse du rêve pour mieux briller au milieu de cette cour des miracles, réussie cette fois. Pas d’éclopés ni d’aveugles, toute l’assistance était marquée par le sceau inaliénable de la Beauté.
Alors rassurée, j’ai repris le chemin de la maison des contes où je séjourne : le Printemps est là, je peux en témoigner et j’écris sur le champ le récit de ma rencontre avec la déesse Flore, couronnée d’aubépines et de fleurs de magnolia.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire