mardi 16 avril 2013

Mirage






Dans l’orient de tes yeux, j’ai vu un paon en majesté frémir de tous ses ocelles lumineux et je m’y suis perdue.
À mon éveil, l’alouette chantait tandis que mon bel amant s’en était allé au bord de la rivière pour saisir des poissons d’argent. De retour, il les prépara pour m’en faire un don sacré, m’unissant aux forces des sources blondes qui jasaient sur les pierres vives.
Et les nuits ont succédé aux nuits, faisant de moi une déesse jusqu’à ce que ce bel amour se disperse dans les feuilles des saules.
Alors je suis restée au bord de la rivière et j’y ai vécu des journées dorées, captant le miroitement de l’onde pour le peindre sur une toile de lin, y peignant ensuite un déchaînement de fleurs aux volutes endiablées.
Puis les jours ont passé, mes mains se sont crispées sur mes pinceaux et je suis devenue le souvenir d’un bel amour perdu tandis que le carrousel des fleurs vagabondes s’ordonnait au centre de mes tableaux, vigoureuses et fécondes, plus éloquentes que des paroles. Mais un jour un cri retentit et je sus que mon amour était de retour. Le chant des roses l’en avait prié et m’avait exaucée.
Était-ce un mirage ou le reflet que j’avais vu dans l’orient de tes yeux ?

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