mercredi 2 novembre 2022

Un héros balzacien

 


Dans la maison du peuple qui ressemblait de plus en plus à un marigot tant les grenouilles qui s’y pressaient à l’occasion portaient toutes les couleurs, on voyait une grande diversité. De gauche à droite, les rainettes étaient rouges, vertes, roses, bleues et deux grenouilles se singularisaient en arborant une tunique bleu-marine. Et ça croassait à perte de vue, des hérons noirs apportant des nouvelles croquantes. Parfois certains s’endormaient sur les nénuphars et gobaient les mouches. C’est alors qu’apparut un héros romantique qui réveilla tout le monde et chacun reprit figure humaine et fut tenté de suivre à nouveau discours et projets.

Ce héros avait un point commun avec le baron de Nucingen, une fréquentation de la banque et on lui jetait à chaque instant cette origine comme une gifle bien qu’il ait décidé de rétablir les finances du royaume dans l’esprit de justice qui animait Tulipe d’Or, son père spirituel. Portant un prénom qui rappelait son appartenance à Dieu, il était jeune et beau et plaisait beaucoup aux habitants du royaume.

C’était un héros balzacien composite : du baron de Nucingen, il possédait l’art de la haute finance, de Lucien de Rubempré  il avait la plume poétique et la beauté et d’Eugène de Rastignac, il avait le goût de la conquête et l’ambition.

Il s’apprêtait à promulguer une loi à son image, afin de moderniser le royaume et de l’asseoir dans une perspective conquérante.

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