dimanche 24 mai 2015

Complainte du chevalier





Ma belle a une taie sur l’œil et je ne peux l’en délivrer !
Que Saint Michel et Saint Georges me viennent en aide car je ne peux rien pour elle ! Je chasse les dragons pour les mettre à mort, j’erre dans les forêts pour aider la veuve et l’orphelin si besoin est et si mon roi l’ordonne, je pars vers l’Orient délivrer le tombeau du Christ.
C’est ainsi que je suis parti loin du château de ma reine et qu’elle a usé ses beaux yeux en regardant la ligne d’horizon, rêvant de me voir apparaître avec mon bouclier forgé par un orfèvre et mon armure noire où erre un dragon d’or transpercé par ma lance fleurdelisée. Ma belle, ma mie, mon adorée, il me faut te quitter car un fier chevalier doit avoir pour compagne une femme qui sache lire, broder et cuisiner.
Choisis ton monastère et je t’y conduirai. Tu ne manqueras de rien et le vent m’apportera tes serments d’amour.
Mais à sa grande surprise, sa dame d’amour s’effondra à ses pieds, morte.
 « Mais que s’est-il passé ? gémit le chevalier. Elle était encore si belle et si rayonnante malgré cette blessure incurable. Chevalier, tu as parcouru le monde mais tu ne connais rien dans le domaine féminin. Tu aurais dû te douter que la reine ne pourrait pas supporter de laisser sa place à une plus jeune et plus belle qu’elle ! Mais qui me parle ? dit le chevalier car il n’y avait âme qui vive sur le chemin de ronde. Que t’importe, foi de chardonneret ? » et l’oiseau s’envola, laissant le chevalier face à son destin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire