Prince
de mes nuits, tu resplendis comme un astre doré au cœur de tous mes rêves.
Tu
franchis un à un les cercles magiques qui me séparent de toi et je sens tes
lèvres douces effleurer les miennes mais à ce moment-là, ö mon prince, tu
disparais dans les flots de la lune qui brille de mille feux. Sa lueur d’ocre
pâle plonge dans les vagues et fait bondir les dauphins.
Désespérée
d’atteindre jamais le nirvana des amants, je me laisse aller au roulis de l’écume
qui lèche la coque de mon esquif, si frêle et si éphémère, comme ma vie.
Décidée
à tourner la page du grand livre de mon destin, je me décide à partir en
pèlerinage sur les terres en friches de mon enfance.
Ici
je vois une petite fille effrayée par la violence de son entourage, là c’est
une chrysalide qui ne parvient pas à devenir papillon puis c’est une femme qui
séduit tant d’hommes étranges alors que son rêve consiste à vivre entourée de
ses poupées, ses seules amies puisqu’elles comprennent ses contes.
Qui
peut lire dans cet énigmatique manuscrit dont les strates s’empilent dans les
pétales de roses séchés et les pensées, si diaphanes en compagnie des violettes ?
Prince, ö mon prince, tu
m’attends dans une felouque pour descendre le Nil jusqu’au lac bleu parmi les
hérons mais je me contente de fermer les yeux pour partir dans les voyages
connus de moi seule, grande prêtresse des nuits celtiques.
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