mercredi 25 juillet 2018

Le Faucon


Le Faucon
Alors que le pays était plongé dans une liesse totale, une victoire sportive s’étant imposée avec éclat, une affaire diligentée par les ennemis du président, fut proposée à tous les médias de France et de Navarre qui s’en saisirent avec jubilation et frénésie. On vit jaillir de partout des défenseurs des valeurs républicaines et d’aucuns qui se plaignaient de la longueur des débats à la Maison du Peuple, parlant même de burn out, retrouvèrent subitement un regain de vigueur et hantèrent les couloirs de la Maison, prenant part avec passion aux diverses commissions diligentées avec zèle pour approfondir le champ des responsabilités.
Or, de quoi s’agissait-il en fait ? De la volonté de mettre un terme aux agissements violents de personnes venues aux abords d’une manifestation pacifique pour semer le désordre, ce à quoi voulut mettre fin un homme chargé de la sécurité au plus haut niveau de l’état, que nous appellerons Le Faucon pour éviter un télescopage avec la déesse Athéna.
Les hommes du désert affectionnent la chasse au faucon et prennent un soin infini de ces rapaces qui s’emparent d’une proie avec une précision chirurgicale, digne de l’admiration la plus vive.
Une flopée d’images circula sur tous les circuits médiatiques, montrant le Faucon, aux aguets, dans bon nombre de déplacements du président, allant de la promenade à bicyclette aux allées et venues élyséennes pour diverses commémorations et bains de foule.
Il y avait un contraste saisissant entre l’attitude décontractée, souriante ou grave et réfléchie selon les cas du numéro un de l’état et l’extrême attention du Faucon, semblant avoir mille yeux pour mieux voir et appréhender le danger aux fins de le prévenir.
Qui jouera, à présent, le rôle du Faucon alors qu’on vient de l’écarter ? Voilà ce qui devrait nous préoccuper car nous vivons dans un monde dangereux où l’assassinat peut même être envisagé par des ennemis de la république.
Sous couvert de la vertu au sens romain du terme, ces ennemis semblent prêts à toute extrémité, au nom du Peuple qui, en l’occurrence, a bon dos car c’est en l’invoquant que des individus ont commis les pires horreurs.
Souhaitons que ne revienne jamais le temps de la Terreur avec toute sa kyrielle d’atroces assassinats !

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