vendredi 12 septembre 2025

L'ange des douleurs en Paradis


Un ange spécialisé dans le domaine de la souffrance, Raphaël, croisa le chemin de Johnny et il lui demanda de bien vouloir apaiser les souffrances de ceux qui ressentaient les effets de la douleur dans leur chair ou qui avaient un proche en prise avec la maladie.

Johnny fut attentif à ce message qui lui allait droit au cœur et comme il avait le souci de ceux qui le portaient aux nues, des gagne-petit, des humbles, des courageux solitaires qui cherchaient en vain l’âme-sœur, il explora le répertoire des chansons françaises qui l’avaient bercé dans son enfance.

Marie, Quand on n’a que l’amour et autres chansons éternelles jaillirent sur ses lèvres et il les interpréta à la guitare, tirant des accents déchirants qui instantanément firent éclore des roses d’espérance dans l’âme de ses fidèles fans qui l’aimaient, à juste titre, pour l’éternité de leurs jours.

jeudi 11 septembre 2025

Romance d'autrefois



« Un inconnu et sa guitare

Dans une rue pleine de brouillard

Chantait, chantait une chanson

Que répétaient deux autres compagnons

Marjolaine, toi si jolie

Marjolaine, le printemps fleurit

Marjolaine, j’étais soldat

Mais aujourd’hui

Je reviens près de toi ».

Cette romance pleine de douceur mélancolique puisque le jeune homme de la chanson porté disparu a été remplacé dans le cœur de sa Marjolaine tant aimée a frappé Vincent par ses douloureux accents et sa mise en garde contre les tumultes de la vie.

Protégé par une marguerite géante, Vincent a parcouru le monde, chantant en proclamant que la vie est belle, fragile et qu’il faut la préserver comme le plus beau diamant du monde.

La fée des élégances

 


Camélia, la fée des élégances fut conviée pour une fête donnée en un magnifique château. Il s’agissait du château d’Ussé qui servit de modèle à la demeure imposante et mystérieuse du conte La Belle au Bois Dormant. Un heureux propriétaire en a fait un bijou avec un escalier monumental intérieur qui se prête à la valorisation d’une toilette élégante.

Lorsque Camélia fit une entrée remarquée  au château dans une robe prune à la mode impériale, le défilé avait commencé.

Ce fut un festival féerique, chaque modèle étant accompagné par une mascotte issue des contes de Charles Perrault et autres auteurs véhiculant la tradition orale par leurs écrits brillants et immortels ; il y avait ainsi La Bête en duo avec une belle en robe à frou-frou, une élégante Bouton d’Or avec un Riquet à la houppe richement vêtu pour faire oublier sa disgrâce, une autre en robe cœur et lilas  pour évoquer Cendrillon avec un prince charmant portant sa pantoufle de verre sur un coussin pourpre et tant d’autres figures qu’il serait fastidieux de les énumérer dans leur totalité.

Soudain, au milieu de ce flamboyant défilé voué à la beauté sous toutes ses formes, apparut une jeune fille en haillons rapiécés, pieds nus et cornés, cheveux épars, l’air égaré. Les vigiles s’apprêtaient à l’évacuer mais l’ordonnatrice de la fête, la comtesse Clélia de Chenonceaux les arrêta.

Elle accueillit l’étrange créature au bas des marches, la confia à son invitée de prestige, Camélia, la fée des élégances pour qu’elle remédie à cet extravagant étalage de pauvreté.

Avant de la métamorphoser en jeune beauté d’un coup de baguette magique, Camélia lui demanda ce qu’elle représentait.

«  Je suis le symbole vivace et réel de votre pays. Vous vivez dans le luxe et l’opulence mais nous qui travaillons la terre et extrayons les minerais, orpailleurs et extracteurs de métaux rares, élevons du bétail pour son lait ou sa viande, nous vivons dans la pauvreté.

Nous sommes en proie aux aléas météorologiques de plus  en plus fréquents, orages, grêles, incendies, mise à mal des vignobles et mévente de nos vins : nous n’en pouvons plus de toute cette misère c’est pourquoi on m’a envoyée dans ce magnifique château, modèle de celui qui abrita La Belle au Bois Dormant pour vous dire que nous vivons depuis cent ans dans un froid glacial, mal nourris et mal vêtus ».

Camélia, la duchesse et tous les top-models qui participaient à la fête furent sensibles à ce discours. Camélia promit d’user de ses pouvoirs au bénéfice de la province profonde pour rendre au travail sa beauté primitive. Ensuite elle transforma Liseron, la porte-parole d’un pays opprimé par la misère en jeune beauté.

Tout son art éclata lorsque Liseron apparut au haut des marches, portant une robe arc-en-ciel ,une tiare de diamants sur ses cheveux savamment coiffés et bouclés. De jolies ballerines de satin chaussaient ses pieds manucurés et soignés. Un tonnerre d’applaudissements salua sa descente d’escalier.

On lui attribua  le titre de Reine du Jour. Elle porta une écharpe mentionnant cette distinction et la fée Camélia posa sur sa tête la couronne royale soulignant ce titre.

Il y eut ensuite un feu d’artifice et un banquet somptueux.

Pour rendre hommage aux travailleurs, la comtesse invita, par roulements, les équipes de service, cuisine et décoration.

Enchantés de participer à la fête, ces ouvriers du rêve se mêlèrent aux élégants et il y eut de belles rencontres.

Lorsque la fête prit fin, Camélia, la fée des élégances, regagna son palais de nuages, satisfaite d’avoir fait des heureux.

 

Le Connétable

 

 

 

Figure  tutélaire du quinquennat, après avoir été le préposé aux manœuvres délicates durant la campagne, le connétable veille à ce que l’ordre règne dans la capitale et toutes les provinces.

Ce préambule pour préciser qu’il ne dort pas beaucoup car les descendants des Apaches, les groupes désireux de tout détruire, fidèles au drapeau noir et à tout ce qu’il implique, ne sortent que la nuit.

Est-ce à dire que, le jour, il peut se reposer ? Que nenni ! Ce sont les moments choisis par ses adversaires pour en découdre à force de rhétorique bien huilée et parfois il doit avoir recours à une citation latine afin de clore des polémiques sans fondement car le connétable, s’il a des origines modestes, est aussi un fin lettré et, à l’instar du pâtre des Pyrénées qu’il a dû approcher pour offrir la dernière marche du palais à son suzerain, il a conquis l’ Himalaya des Lettres Classiques.

Deux lettrés dans un monde d’énarques, de technocrates et de financiers, c’est la garantie d’un gouvernement à l’équilibre !

Héritier des valeurs de Du Guesclin, il est celui qui se battra jusqu’au bout, ne rendant les armes qu’à son dernier soupir, ce que nous ne souhaitons pas, naturellement !

mercredi 10 septembre 2025

La prophétie du Connétable

 



En remettant son épée et les clefs de Beauvau à son successeur, le Connétable fit un discours dont on cite des extraits tant ils nous apparaissent empreints de lucidité. Une véritable prophétie qui fit frémir les personnes douées de raison ! Que  notre pays ne connaisse pas le face à face !

Négligeant cet avertissement, on a continué les « chicayas » transformant l’ Assemblée Nationale en véritable pétaudière bannissant la logique, le raisonnement et la volonté d’affronter les difficultés avec sagesse pour tenter de les résoudre.

Que cherchons-nous à présent ? Un Démosthène, un Alexandre le Grand ou un enfant du pays épris de liberté ?

Que l’âme du Connétable sorte des limbes et du Léthé investissant un héros de l’ombre surgissant à point nommé pour nous rendre les soleils perdus !