jeudi 4 septembre 2025

Pêche miraculeuse

 




Silvio retrouva le contact de la mer et les émotions de la plongée en prenant soin de ne pas écouter le chant des sirènes grâce à des bouchons de cire placés dans ses oreilles.

Il tomba sur un banc d’huitres perlières qu’il récolta dans le sac étanche placé auteur de sa taille. Après cette pêche miraculeuse, il se dirigea vers sa demeure d’où s’échappait une bonne odeur de cotriade, son plat favori.

Noémie lui fit prendre un bain parfumé, passa l’éponge sur son corps malmené par les lames de fonds marines, l’enduisit après l’application de serviettes chaudes d’une crème à la rose qui lui procura un immense bien- être .

Un élixir aux fruits des bois lui ouvrit l’appétit et il fit honneur à la cotriade accompagnées de tranches de pain grillé au fromage frais et à l’estragon. Quelques fruits provenant de son verger, reines-claudes, poires et pommes, émincés et placés dans des coupes gourmandes avec un sirop de rose clôturèrent cet excellent repas.

Noémie l’invita à prendre un peu de repos. Au réveil, il était seul et sans la présence de la marmite contenant le reste de la cotriade, il aurait pu croire qu’il avait rêvé.

Il débarrassa les perles de leurs coquilles et laissa jouer le soleil sur cette nacre marine.

Il lutta contre le désir de revoir ses amis à l’auberge Aux trésors de la mer.

Coralie aurait écrit un joli poème sur les jeux de lumière autour des perles pensa-t-il et à cet instant, on frappa à la porte. C’était Coralie qui demeura bouche bée face à la récolte prodigieuse du pêcheur de perles.

«  J’ignorais que vous aviez ce talent » dit-elle.

Elle se joignit à lui pour déguster la cotriade servie par Noémie qui avait opéré sa réapparition. La jeune femme prépara la chambre d’ami pour Coralie puis elle s’éclipsa de nouveau après avoir servi une boisson parfumée aux fruits épicés.

Les amis bavardèrent comme au bon vieux temps de l’oisiveté puis se retirèrent dans leur chambre, Silvio devant se lever tôt pour repartir en mer.

Dès l’aube, il se dirigea vers les ondes prometteuses et plongea le plus loin possible dans l’espoir de trouver un nouveau banc d’huitres perlières.

Cette fois, il ne parvint pas à éviter la sirène qui l’entraîna à nouveau dans son palais de cristal. L’accueil princier fut accompagné de mouvements tendres et de preuves d’amour passionné qui procurèrent à Silvio d’intenses sensations jamais éprouvées.

«  Silvio, tu es mon prince, mon amour. Je souhaite que tu ne récoltes des perles que pour moi. Sache que je préserverai ton énergie vitale car je veux mettre au monde des enfants dont tu seras le père, sirènes et petits princes à ton image ».

Complètement ensorcelé, Silvio ne parlait pas, laissant son corps dériver dans un océan de volupté. La proximité d’un voilier rompit l’enchantement.

Les matelots hissèrent à bord un homme qu’ils prirent pour un naufragé et le débarquèrent en empruntant le canot de sauvetage.

Tout étourdi, gisant sur le sable, Silvio fut heureux d’entendre la voix douce de Noémie qui le ramenait à lui.

«  Vous ne pouvez pas toujours rapporter des perles » lui dit-elle avec douceur et comme la veille, elle procéda à une remise en forme de son corps endolori.

Elle avait préparé une jardinière de légumes et des côtes d’agneau rôties sur la braise. L’effet coup de fouet fut immédiat : Silvio retrouva ses esprits quelque peu égarés par le contact de la sulfureuse sirène.

Coralie étant repartie à l’auberge, le pêcheur de perles prit la décision de se reposer et d’oublier la plongée.

Noémie le frictionna à l’aide de serviettes imbibées d’huiles essentielles ce qui plongea le jeune homme dans un sommeil profond et réparateur.

 

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