Dans sa petite maison située à l’orée d’une forêt, Wendy songeait à la manière de tirer parti du bel héritage dont elle avait été la bénéficiaire lorsqu’elle reçut un mystérieux appel :
« Venez à moi, Wendy, vous serez couronnée fée des bois et recevrez le sceptre en bois d’olivier célébrant les fées des sources ».
Sous forme de ruban enluminé, le message fut déployé par des tourterelles qui déposèrent l’appel manuscrit avant de disparaître dans une envolée céleste.
Wendy revêtit une tenue adaptée à la marche, se chaussa en conséquence et partit en forêt, une besace sur l’épaule pour engranger les trésors des sous-bois collectés.
Elle marcha plusieurs heures, cueillant et ramassant çà et là les produits-phares des bois, champignons, baies, fleurs et plantes qu’elle ensachait consciencieusement pour les conserver en bon état.
Les parfums chatouillaient ses narines et le chant des oiseaux stimulait son désir d’aller de l’avant. Elle arriva dans une clairière où chantait un ruisseau. Elle délaça ses chaussures et trempa ses pieds endoloris dans l’eau. Elle sécha ensuite ses pieds revigorés et les enduisit d’un baume à la rose.
Elle s’assit ensuite sur un banc de pierre et fut à peine étonnée de voir se présenter une fée.
« Tu as suivi scrupuleusement les consignes, Wendy, sois-en remerciée » !
La fée disparut dans un éclair d’argent. Wendy s’aperçut alors qu’un énorme changement s’était produit dans la clairière. Elle s’était considérablement élargie et un Riad, à la mode orientale, avait surgi, promettant les splendeurs des Mille et Une Nuits.
Elle pénétra dans le Riad en robe de soie. Une dame d’honneur emporta sa tenue de marche et sa besace, promettant de mettre au menu la collecte du jour.
La pièce réservée à l’accueil des invités, richement meublée et décorée, ornée d’une volière où évoluaient des oiseaux exotiques, lui permit de se reposer en toute quiétude.
On la pria ensuite de passer à table et elle put savourer une omelette aux champignons, des abats en sauce servis avec de jeunes pousses en salade, du fromage de brebis et une tarte aux fruits rouges.
Cet excellent repas terminé, elle se retira dans la chambre que l’on avait préparée pour elle.
Alcôve de princesse, bergère, secrétaire, table de nuit où s’empilaient les ouvrages de ses auteurs préférés, Honoré de Balzac, Marcel Proust, Fédor Dostoïevski, Léon Tolstoï et Leila Slimani.
Après un bain parfumé, elle revêtit une chemise de nuit en lin, brodée et s’allongea dans le lit en se calant haut sur les coussins et lut quelques pages de La Nuit des Temps de René Barjavel, livre culte dont elle ne se séparait jamais et finit par s’endormir, couronnée virtuellement en fée des bois.

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