samedi 20 septembre 2025

Une enquête complexe

 


Rien n’obligeait le commandant de gendarmerie d’Avesnes à diligenter une enquête pour l’étrange disparition d’ Angèle Manet, cependant il ne put s’empêcher d’établir une coïncidence entre le décès de Lydie Herlem et l’évaporation subite d’Angèle.

Certes personne n’avait porté plainte ou signalé une disparition inquiétante néanmoins Florent Delambre, le commandant de gendarmerie enquêta sur l’absence non justifiée d’une habitante de la commune.

Il explora la maison entièrement vidée de son contenu et ne trouva sur un appui de fenêtre qu’un exemplaire d’un livre traduit par Cassandre Delobelle. Le livre fut mis sous scellés et le commandant espéra qu’il avait été feuilleté, livrant ainsi des indices précieux.

Je ne mentionnerai pas l’ouvrage à son auteur car elle pourrait être chagrinée d’apprendre que le fruit de son travail était l’unique objet abandonné dans la maison.

Le commandant alla tout naturellement frapper à la porte de Cassandre et nota scrupuleusement tous les renseignements qu’elle put lui donner y compris ses impressions et l’histoire du lapin posé. Elle lui montra les cadeaux reçus lors de sa visite, kimono, éventail ,sandales et bijoux.

Le commandant prit des photos et promit à Cassandre de l’informer s’il avait des nouvelles positives du sort de sa voisine.

De retour à la gendarmerie, il étudia toutes les données de l’affaire.
L’étrangleur de Lydie Herlem ne pouvait pas être incriminé puisqu’il était emprisonné.

Néanmoins Florent Delambre décida de lui rendre visite dans sa cellule. En compagnie d’un gardien, l’individu étant considéré dangereux, il interrogea le prisonnier après avoir pris connaissance de son dossier.

Louis Bracq, surnommé l’homme au Borsalino, avait le profil du malfaiteur que Victor Hugo jugeait irrécupérable. Comme le personnage de Montparnasse des Misérables, Louis s’était servi de son élégance et de son charme pour piéger d’innocentes victimes.

C’est ainsi qu’il avait étranglé la pauvre Lydie Herlem qui l’aimait comme le fils qu’elle n’avait pas eu.

Louis Bracq s’était intéressé aux recherches qu’elle entreprenait maladroitement dans le cybercafé qu’ils fréquentaient tous les deux. La chère dame possédait des louis d’or, un héritage légué par une parente et elle cherchait à en connaitre la valeur marchande. Louis l’avait aidée dans ses recherches, apprenant ainsi par ricochets qu’elle possédait un véritable trésor.

Il l’avait accompagnée chez elle un soir prétextant la dangerosité de la rue et étranglée après avoir vu le monceau d’or qu’elle lui avait naïvement montré.

Ne laissant aucune trace derrière lui, il avait fait disparaître les recherches entreprises par la vieille dame au cybercafé de sorte que si on l’avait arrêté et traduit en justice, on ignorait sa motivation.

On avait conclu qu’il avait agi en répondant à une pulsion criminelle et il recevait des soins adaptés.

Il jouait la comédie de l’homme malade avec talent, espérant sortir plus vite de prison et profiter du pécule qu’il avait dissimulé.

Il ne révéla rien au commandant, se montra affable et courtois et resta sur la posture de l’homme agité par des troubles nerveux en voie de guérison.

Florent Delambre eut une impression mitigée mais ne pouvant relier aucun élément à la disparition de la jeune femme recherchée, il referma provisoirement la lucarne Louis Bracq en ayant conscience que des découvertes postérieures pourraient lui offrir un éclairage.

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