En remontant à la surface océane avec une belle récolte, Silvio, pêcheur aguerri, tomba sous le charme d’une sirène qui lui offrit son amour et son chant en échange de ses perles. Silvio les lui donna sans hésiter et se laissa bercer par un chant mélodieux qui fit jaillir des ondes un palais de cristal où le pêcheur prit ses marques, au comble du bonheur.
Des poulpes massèrent son corps endolori par ses séjours prolongés dans les fosses marines. De jolies naïades lui servirent des plats d’exception, oursins, noix de pétoncles en carpaccio, huitres au caviar et petites bouchées variées gorgées de saveurs.
Il but de l’ambroisie et se crut en paradis.
Puis on l’habilla de soie et on l’invita à prendre place dans un grand lit où la sirène le rejoignit.
Leurs amours furent d’une infinie douceur et à la fin de l’étreinte, Silvio se retrouva sur le rivage, nu et enveloppé d’algues brunes.
« Tout cela n’était qu’un rêve » se dit-il non sans amertume car le souvenir des étreintes avec la sirène était vivace en lui.
Il prit le chemin de sa maison et ne reconnut pas les personnes croisées.
Dissimulée sous les ronces, sa demeure lui parut vieillie. La poussière s’était accumulée sur les meubles et une odeur rance flottait dans l’air.
Découragé, Silvio se vêtit confortablement et se rendit à l’auberge Aux filets bleus où il lui arrivait de se rendre pour fêter les pêches d’exception.
L’enseigne avait changé : Aux trésors de la mer s’inscrivait en lettres d’or incrustées de coquillages et de perles.
La patronne avait été remplacée par une jeune femme inconnue. Elle salua ce nouveau client, lui dit se nommer Amélia et lui proposa le plat du jour, une cotriade bretonne suivie d’un gâteau basque à la confiture de cerises noires.
Silvio savoura le menu puis se rendit dans une chambre confortable et pimpante.
Il s’endormit rapidement, rêvant que sa sirène d’amour pourvue de jambes le rejoignait dans son lit et se lovait contre son corps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire