De retour à l’auberge Aux trésors de la mer, Silvio fut heureux d’être délivré du poids de la plongée et de la recherche des huitres perlières.
Ce qu’il appréciait le plus, c’était de ne plus courir le risque de devenir le jouet de la sirène et de ses désirs.
Salomon lui parla d’un livre Là où chantent les écrevisses de Délia Owens. L’auteure s’était inspirée de sa propre enfance pour raconter l’incroyable histoire d’une petite fille qui dut apprendre à survivre seule dans un environnement hostile.
Silvio lut ce roman avec passion, découvrant les méandres marécageux d’un univers qui lui était étranger. Coralie qui avait aimé le livre se joignit à ses réflexions et à ses découvertes.
Parfois, Silvio se demandait qui était le généreux donateur qui payait son séjour illimité à l’auberge. Amélia lui jura qu’elle ne connaissait pas son identité mais qu’elle était payée avec du bon argent sonnant et trébuchant. Elle conseilla à Silvio de ne pas s’inquiéter, cette personne ne voulant apparemment que son bonheur.
Silvio chassa ce nuage, rassuré par les certitudes d’Amélia et il pensa que la révélation viendrait en son temps. Il était heureux de pouvoir vivre dans l’aisance et de pouvoir se cultiver.
L’auberge et ses familiers devenaient son foyer familial.
La mer se rappela à son bon souvenir lorsqu’un marin découvrit sur le rivage un petit garçon vêtu d’une tunique brodée et incrustée de perles. L’enfant dit s’appeler Céladon et venir chercher son père , Silvio.
Le marin amena l’enfant à l’auberge et le présenta au père présumé.
Silvio eut une sorte d’éblouissement en découvrant les yeux couleur de mer de l’enfant. Son petit corps robuste ressemblait au sien et toute sa personne semblait être le produit des amours imposées par la sirène.
Il préféra dire à son entourage que cet enfant était le sien sans fournir d’explication sur sa naissance.
Il eut l’impression d’avoir hérité du double masculin de Kya, l’héroïne de Là où chantent les écrevisses et il ne voulut pas lui infliger la vie solitaire qu’elle avait connue. Il embrassa l’enfant, caressa ses jolies boucles et lui promit amour et espérance.
Amélia prépara une jolie chambre pour son nouveau pensionnaire ; le soir, après le repas, le père lut à Céladon le premier chapitre du roman qui l’avait passionné.
Il le quitta dès qu’il fut endormi et il demanda à Salomon des ouvrages pédagogiques pour éveiller l’enfant.
Salomon lui offrit Emile ou De l’éducation de Jean-Jacques Rousseau en lui disant que ce traité constituait une bonne base pour la réflexion.
Silvio se plongea dans l’univers du philosophe et se passionna pour certaines pages qui rejoignaient la vision de l’auteure américaine postérieure à Rousseau, créatrice de Là où chantent les écrevisses, la nature étant au centre du livre.
Les jours passèrent, favorisant l’épanouissement de Céladon qui vécut une période de bonheur.
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