jeudi 30 mars 2023

Féerie oblige !


Les efforts conjugués de la fée Viviane et d’Aladin ne produisant aucun effet on finit par se résigner à l’absence prolongée du prince Amour.

La reine était persuadée que son fils était en vie grâce au cheveu apporté par un rossignol le soir des recherches.

Elle ne sombra pas dans le désespoir et convainquit son époux de prendre patience. Le prince leur serait rendu lorsque la force spirituelle qui le maintenait prisonnier se serait dissipée.

L’exploration de la grotte n’avait donné aucun résultat si ce n’est la présence d’indices prouvant que ce lieu préhistorique avait été habité.

On y trouva une fibule en argent, un peigne en nacre et un collier de perles.

Aladin rapporta ces objets au palais et il lança un avis détaillé dans tous les royaumes connus afin de les remettre à leur propriétaire. Cet avis n’eut aucun retour.

Viviane et sa suite d’elfes et de fées prirent le chemin de Brocéliande. La Dame du Lac promit de rester aux aguets et de collecter tous les indices qui conduiraient sur la piste du prince.

Le temps passa. Soraya mit au monde des jumeaux, un garçon qu’elle prénomma Florian et une fille à qui Aladin donna le joli nom d’Aurore.

Les enfants grandirent. On leur parla peu de leur frère pour ne pas les attrister et on les surveilla étroitement.

Ils apprirent à monter à cheval et lorsqu’ils se promenaient dans le domaine, ils étaient toujours escortés par une demi-douzaine de guerriers.

Pétale de fleurs de cerisiers devint une jolie jeune fille et elle fut courtisée.

N’ayant pas oublié les serments enfantins échangés avec le prince Amour, elle refusa poliment toutes les demandes en mariage et vécut avec l’espoir de voir réapparaître celui à qui elle avait donné son cœur.

Elle lut passionnément tous les livres relevant de la féerie car elle était fermement persuadée que la clef de l’énigme appartenait à une fée.

Ces lectures contribuèrent à lui donner une aura mystique et dans la région on lui attribua un don de voyance.

Elle fit construire une maison accueillante et modeste près de la hutte de pêcheurs où le prince Amour et elle-même avaient joué et s’étaient promis de vivre unis par les liens du mariage une fois devenus grands.

Dans sa demeure baptisée Refuge des fées, elle recevait des personnes en peine.

Refusant tout mode de paiement, elle invoquait la déesse des eaux qui lui était familière et retrouvait l’époux, l’enfant ou l’animal disparus avec une incroyable facilité.

Un soir, alors que la lune se mirait dans l’étang endormi, un homme enveloppé dans une cape de bure se présenta à elle, le visage masqué.

D’une voix mélodieuse, il interpréta une ancienne chanson où les mots « étang chimérique », « amour fou » et « perles d’eau douce » étaient étroitement liés.

Pour lui répondre sur le même ton, Pétale de fleurs de cerisiers se découvrit une voix de soprano et improvisa un chant où les mots « Printemps », « Fleurs de cerisiers », « Pétales » et « Amour » répondaient en écho au chant quasi magique de l’inconnu.

«  ô mon amour, ma bien-aimée, pétale de fleurs de cerisiers que je n’ai jamais oubliée, tu as rompu le charme qui me retenait prisonnier en trouvant l’improbable association de mots que le génie des eaux attendait pour me libérer.

Rejetant sa cape et ôtant son masque, le prince Amour car c’était bien lui apparut, vêtu d’une tenue d’apparat qui lui conférait une incontestable prestance majestueuse.

Ils prirent le chemin du palais et firent le bonheur du roi et de la reine qui avaient toujours rêvé du jour où ils retrouveraient leur enfant.

La veillée fut longue et chacun écouta passionnément le récit de celui qui avait disparu, un jour de promenade, dans sa calèche d’enfant.

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