Comme elle est belle, ma petite Lilwenn pensa Gwendoline et elle se remémora la terrible période tragique de sa vie.
Toute jeune fille, elle était tombée amoureuse d’un jeune homme rencontré lors d’un bal réservé aux nobles.
Il s’était présenté sous le nom de Gildas de Kermadec. Bien fait de sa personne, beau parleur, il avait séduit aisément la jeune Gwendoline tout juste sortie du couvent où elle avait suivi des études.
Il fut avéré par la suite qu’il s’agissait d’un escroc, une sorte d’ Arsène Lupin des cœurs.
Il fit une cour assidue à Gwendoline et profita de son innocence pour la séduire.
Alors qu’il devait se présenter au manoir pour la demander en mariage, il disparut brusquement et l’on n’eut aucune nouvelle de cet enjôleur.
Consternés par le désarroi et le désespoir de leur fille, les parents de Gwendoline l’envoyèrent en Louisiane où ils possédaient un domaine en compagnie d’un couple de fidèles serviteurs, Marin et Soizic.
Tandis qu’ils voguaient vers la terre salvatrice des ancêtres de la famille, les parents de Gwendoline engagèrent un détective qui ne tarda pas à retrouver le débauché.
Il vivait dans un village d’ Ille et Vilaine, Saint-Thual et portait le nom de Jean Le Guen. Il était marié et père de deux petites filles.
Soucieux de préserver le foyer, selon les instructions reçues, le détective prit à part le père de famille indigne et lui intima l’ordre de mettre un terme à ses frasques, faute de quoi il se verrait contraint d’en référer à la police.
Pendant ce temps, Gwendoline s’habituait à sa nouvelle vie en Louisiane. Lorsqu’elle mit au monde son enfant, elle prit la décision de s’en séparer, à son corps défendant.
Les fidèles serviteurs firent un voyage éclair pour déposer l’enfant dans un beau champ de blé et après s’être assurés que la petite avait été recueillie par Louis Le Cam, ils reprirent la mer pour informer la maman que la mission était accomplie.
La mort dans l’âme, Gwendoline tourna la page et se mit en devoir de retrouver le goût de vivre.
Elle vécut plusieurs années en Louisiane, rencontra bon nombre de personnes intéressantes, enrichit sa culture mais elle ne se maria jamais et ne revint en son manoir breton qu’à la mort de ses parents.
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