jeudi 5 avril 2012

Le Blason de la Reine



Les chevaliers de la Reine galopent à perdre haleine sur les plaines des confins  du royaume. L’étendard déployé comme une immense tapisserie à la gloire de leur souveraine, ils se gardent bien de se servir de leurs éperons car ils aiment leur monture et souhaitent aller le plus loin possible, par-delà les collines et les halliers.
Ils regardent à peine les jeunes paysannes qui rougissent de plaisir à leur passage et croisent le regard des princesses avec une indifférence non feinte car leur souveraine est la seule qu’ils gardent en leur cœur fidèle.
Ils ont une mission à accomplir, pénétrer dans le no mans land où se terrent les enfants perdus et ramener ces enfants-loups à la Reine qui a fait édifier pas moins de trois châteaux avec de multiples dépendances pour assurer leur retour à la vie.
Mais une force démoniaque les arrête, les obligeant à choisir un itinéraire cruciforme pour éloigner ces turbulences mauvaises et entrer dans une vallée où flottent les songes des chevaliers errants.
Ils rencontrent ainsi Yvain, le chevalier au lion, Lancelot guéri de son amour coupable pour Guenièvre, Perceval le Gallois et tant de chevaliers dont on aime raconter les exploits à la veillée, Flamboyant, Flandrin, Flèche d’Or, Orphée, Socrate et Roitelet, l’amour  de leur Reine Diamant en son d’adolescence, mort au combat pour la servir.
Grâce à cette aide précieuse, ils entrent dans un territoire ravagé et parviennent à convaincre ces enfants mal aimés de les suivre en un royaume bleu où une Reine aimante les attend pour leur rendre honneur, dignité et bonheur de vivre.
Des montgolfières dessinées par le génial Enzo emmènent les enfants qui voient enfin le ciel bleu ! Ils quittent les tourbières où ils s’enlisaient et partent vers leur destin au cœur de roseraies et d’orangeraies.
Les chevaliers sont heureux d’avoir rempli leur mission. Ils rentrent au château, refusent la récompense de leur Reine et se promettent d’aller à la rencontre des belles qu’ils ont dédaignées en chemin, les jours prochains.
Sous la houlette de chevaliers savants, ils apprennent le langage du cœur et fiers de leur savoir tout neuf s’entraînent à la danse sous le regard amusé des enfants qui leur font des démonstrations de hip hop et autres amusements des villes.
Le blason de la Reine était incomplet : il ne l’est plus désormais, elle a demandé au peintre officiel de la cour d’ajouter une ronde d’enfants-loups où s’ajoutent des anges, hologrammes de leur métamorphose en ce bel amour chevaleresque.

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