mardi 3 avril 2012

Les Cavaliers d'Antan



Ils sont venus de loin, les cavaliers, s’échappant parfois des romans de Chevalerie, prêts à réincarner les douze chevaliers de la Table Ronde ou s’ingéniant à conforter le difficile rôle du cavalier des sables, traversant le nord de l’Afrique pour perpétuer un idéal forgé dans le désert.
Ils sont venus, les cavaliers, ils imprègnent le sol du martèlement des sabots de leurs montures, ils veulent un espace. Les jeunes filles, à leur passage, leur jettent des roses et des bijoux personnels, gages de leur ferveur.
À la recherche d’une forêt digne de ce nom, ils vont à l’aveugle, portant sur leur écu la devise de leur reine.
Il y a là Flamboyant le Magnifique, Flandrin le héros au grand cœur et tous leurs compagnons. Les chevaux se fatiguent et réclament une halte.
Dans une hostellerie que n’auraient pas désavouée les Trois Mousquetaires et D’Artagnan, les chevaux sont soignés par des palefreniers et se reposent à l’écurie tandis que les chevaliers festoient en se régalant de bonnes volailles farcies de champignons et de préparations aromatisées d’un soupçon d’Armagnac puis de salades d’oranges à la cannelle et à la menthe.
Repus et reposés, ils reprennent la route, déçus par les étendues forestières réduites à une peau de chagrin.
Ils vont y planter la tente et s’efforcer de rallier à leur cause des citadins désabusés, errant dans des quartiers en ruines, en proie à des guérillas incompréhensibles.
Ici, on défend un bloc d’habitations enlaidies par des impacts de balles et détériorations diverses, là on se bat au couteau, à l’ancienne, en suivant les rites de voyous du siècle dernier, les Apaches !
Patients, livres et écritoires à portée de main, les chevaliers attendent la venue des enfants perdus pour leur redonner idéal et goût de l’aventure !

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